Il existe des formations, dont certaines sont intéressantes. Nous prônons l'idée d'un socle de formations fondé sur une approche par les droits, co-construit avec les usagers. Ce socle ajouté à la question de la participation serait un modèle intéressant.
Sur la question de la fratrie, je me rends une fois par an à l'École nationale de la magistrature (ENM) pour rencontrer les futurs juges et évoquer la singularité des enjeux liés à la fratrie. Lorsqu'ils doivent fonder leur intime conviction, les magistrats ne disposent pas toujours des grilles de lecture adéquates, alors même qu'ils sont bien formés. Avoir un diplôme n'empêche pas de faire évoluer les contenus.
J'en viens à la maltraitance. J'excuse Isabelle Moret, notre directrice générale, qui devait être avec nous, mais elle est en séminaire pendant trois jours à Lyon avec l'ensemble des chefs de service, des directeurs, etc., précisément pour traiter de la question de la protection des enfants à SOS Villages d'enfants. La maltraitance est l'affaire de tous. Nous essayons de passer des procédures à des politiques. La fédération répond à la certification Keeping children safe. J'ai travaillé selon différents modèles dont aucun n'excluait la possibilité de la maltraitance. La question est de savoir comment la traiter.
Nous avons instauré des cellules par village, composées de cadres et de non-cadres. Les enfants sont informés de leurs droits et nous coconstruisons cette politique avec eux. Nous sommes en chemin. Nous voulons briser les tabous.
Parce qu'il soigne et est aimant, SOS Villages d'enfants est un lieu qui peut créer de la violence et du danger. Dès que nous accueillons nos professionnels, nous mettons en partage ce sujet, non pas comme quelque chose d'impensé et d'impensable, mais comme quelque chose d'intolérable, donc à penser ensemble, afin d'avancer et de se construire collectivement. C'est ainsi que sont abordés le lien avec la maison, les ressources données aux pères et aux mères SOS, etc.