S'agissant des formations, nous travaillons avec Martine Nisse, du centre des Buttes-Chaumont. La première formation interinstitutionnelle a eu lieu hier, un peu sur le modèle de la participation autour de la lutte contre les violences faites aux enfants. Il convient avant tout d'intégrer le fait que le tabou de l'inceste est structurellement fondateur. C'est ainsi que l'on ne transgresse pas.
Quand il y a transgression, il y a déni. Comment faire pour entendre l'enfant, avancer, disposer des structures adéquates pour l'entendre ? Nous sommes concernés à double titre. Les violences sexuelles peuvent être le motif de placement de nombreux enfants – ce n'est pas le seul – et les violences entre enfants peuvent être un risque pour les professionnels. Il conviendrait de renforcer, par ce type d'entrée, les formations d'éducateurs spécialisés à partir du socle actuel.
Je voudrais dire maintenant un mot sur les financements. Nous sommes deux associations qui avons la capacité de collecter. Ce n'est pas, toutefois, le cas de la majorité des associations travaillant dans le secteur de la protection de l'enfance. L'engagement des pouvoirs publics est absolument nécessaire pour nos collègues d'autres associations, et donc pour les jeunes qu'ils accompagnent. Il convient de militer en associant l'opinion publique plutôt que de mettre en avant le désengagement des pouvoirs publics. Dans d'autres pays, on milite pour que les pouvoirs publics participent ; en France, on milite pour qu'ils se maintiennent dans la mesure où la sécurité et l'égalité de traitement sont alors plus grandes.