Au-delà de la question des juges, les lieux permettant de mieux se connaître les uns les autres font défaut. Quand les juges visitent un village d'enfants et mesurent le travail réalisé, cela améliore la qualité des décisions futures. Nous rencontrons également des difficultés relationnelles avec l'Éducation nationale en raison des préjugés de part et d'autre. Aussi conviendrait-il de créer une instance autour des questions relatives à la protection de l'enfance, pilotée par le département, l'institution la plus légitime pour conduire ce type d'instance. Elle permettrait aux acteurs en réseau de mieux se connaître et de savoir ce que fait chacun et aux juges de mieux orienter les décisions de justice et de prendre des décisions de placement plus ajustées aux capacités d'accueil. Ce qui fait défaut aujourd'hui relève de l'amont. Comment qualifier les décisions, comme dialoguer ensemble, comment s'expliquer sur ce que l'on fait ? Quand on s'explique sur ce que l'on fait, on dit ce que l'on sait faire et également ce que l'on ne sait pas faire, on dit ses limites ou les difficultés rencontrées. Ne pas le faire engendre les préjugés et chacun se renvoie la balle, travailleurs sociaux, acteurs de la protection de l'enfance et juges. De telles instances manquent aujourd'hui, notamment au niveau local.