Intervention de Chantal Rimbaud

Réunion du jeudi 16 mai 2019 à 11h40
Mission d'information sur l'aide sociale à l'enfance

Chantal Rimbaud, présidente de l'Association nationale des directeurs de l'enfance et de la famille :

Au-delà d'être la présidente de cette association que nous avons créée avec quelques collègues, je suis également directrice de l'enfance et de la protection de l'enfance et de la jeunesse du Val-de-Marne.

Je vous présenterai rapidement notre association. Créée en 2015, l'association nationale des directeurs de l'enfance et de la famille est relativement jeune. Nous étions quelques-uns à nous interroger non seulement sur l'organisation, qui était celle, à ce moment-là, de nos services, de nos directions au sein des départements, et sur la mise en oeuvre de notre mission. Les préoccupations qui sont les vôtres étaient déjà les nôtres en 2015.

À l'époque, nous nous interrogions également sur nos fonctions, sur les modalités de leur exercice et les différents métiers sur lesquels nous pouvions faire reposer cette activité dans le cadre d'une collectivité territoriale et d'une collaboration forte avec les autres institutions qui concourent à la protection de l'enfance.

La protection de l'enfance a été confiée aux départements et la place des conseils départementaux a été renforcée depuis la loi de 2007. C'est, en effet, à ce moment-là qu'a été clairement attribué aux conseils départementaux le rôle de chef de file, qui reste toutefois un petit peu flou, de la politique de la protection de l'enfance.

Ces missions présentent des particularités et il nous semblait qu'elles avaient parfois du mal à être prises en compte au sein des organisations décentralisées, responsables de l'ensemble des politiques d'action sociale.

La complexité de la protection de l'enfance ne tient pas uniquement à un accompagnement social préventif ou à un repérage auprès des familles. Elle réside également dans la mise en oeuvre d'un certain nombre de dispositifs qui nécessitent de renforcer l'approche clinique. Un souhait fort de notre association était de mieux diffuser cette approche clinique auprès des professionnels. Le dernier point portait sur le statut des cadres, de leur formation ainsi que sur la formation des travailleurs sociaux.

Aux côtés de beaucoup d'autres professionnels, nous avons largement participé à toutes les réflexions préalables et ensuite à la feuille de route relative à la mise en oeuvre de la loi du 14 mars 2016 que nous qualifions d'ailleurs globalement entre nous de « bonne loi », puisque c'est une loi extrêmement qualitative qui a largement fait évoluer l'approche de la protection de l'enfance. Désormais, protéger un enfant, c'est d'abord se préoccuper de ses besoins et de son développement et non plus, comme cela l'était précédemment, d'accompagner les parents dans la résolution de difficultés. Bien sûr, nous continuons de les accompagner lorsque cela est possible dans la solution des problèmes, mais il s'agit essentiellement de protéger les 2 % d'enfants qui, sur le plan national, font l'objet d'une mesure de protection de l'enfance. Un certain nombre d'entre eux ont connu de très grandes violences intrafamiliales, vécu des traumatismes qui sont à l'origine des difficultés qu'ils présentent. C'est la raison pour laquelle il nous paraît extrêmement important de nous préoccuper d'abord du développement de l'enfant et de ses besoins.

Nous avons également participé à la conférence de consensus qui s'est réunie sur la définition des besoins en protection de l'enfance. Je laisse la parole à mon collègue ; je compléterai mon propos dans un second temps.

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