En compagnie de Laurence Rossignol, j'ai participé il y a plusieurs années à une réunion de travail avec les représentants des IRTS et des personnels. Ils voulaient conserver un diplôme d'éducateur relativement unique qui permette à un éducateur de travailler dans le secteur du handicap, de la protection de l'enfance ou des personnes âgées, si ce n'est que défendre aujourd'hui une vision clinique de la protection de l'enfance ne correspond plus aux besoins. Effectivement, il existe un vrai problème de formation. C'est pourquoi je souhaitais vous en faire part. Peut-être faudrait-il imaginer un diplôme d'éducateur assez généraliste, suivi d'une spécialisation d'une année. Les représentants refusent cette proposition, mais jusqu'à quand ?
De nouveaux types de prise en charge ont été créés. À cet égard, les formations des écoles d'éducateurs ne répondent pas aux besoins. La profession a du mal à trouver sa place, faute d'être suffisamment formée et spécialisée. C'est un cercle vicieux. La profession ne souhaite pas trop de spécialités, mais n'en ayant pas suffisamment, elle n'est, pour finir, compétente dans aucun domaine. Je pense qu'il faudra proposer des spécialisations dans le secteur de la protection de l'enfance sur les questions du traumatisme de l'enfant et des comportements de l'enfant.
J'organise des formations sur le référentiel en protection de l'enfance. Dans le cadre de certaines de ces formations, alors que les éducateurs sont porteurs d'un diplôme, il faut leur expliquer ce qu'ils peuvent faire et les amener à réfléchir sur la façon de prendre en charge un enfant. Ces diplômes produisent des professionnels qui travaillent sur le projet, ce qui, certes, est nécessaire, mais ils doivent aussi prendre en charge au quotidien des enfants, ce qui fait partie du contenu du métier. Or, on a oublié ce « faire avec l'enfant et ses parents » qui participe du travail social. Il convient d'introduire la notion du quotidien dans la formation professionnelle, introduire aussi la réflexion et la compréhension pour qu'ils puissent aborder un certain nombre de sujets sans se sentir remis en cause personnellement.