Mes éléments de réponse seront très concrets : il s'agit de changer notre regard et nos interventions auprès de ces jeunes. Nous sommes très souvent dans des postures « descendantes » : on apporte à l'enfant, on doit lui apporter car on estime que c'est notre rôle. Or faire grandir, ce n'est pas qu'apporter à l'autre, c'est aussi lui montrer qu'il sait faire et le nourrir. Ainsi, les Apprentis d'Auteuil développent un programme intitulé « Les maisons des familles » : nous accueillons des mamans en difficulté ; elles vivent ensemble et se nourrissent de leurs différentes compétences parentales. Nous ne mettons en place aucune mesure ASE, aucune contrainte et cela fonctionne très bien. Grâce à de tels dispositifs, nous évitons des placements car nous redonnons confiance et le regard porté change, ce qui permet à l'autre de se dire « je peux, donc j'avance ». Il faut redonner à ces publics le pouvoir d'agir et croire en l'autre. Nous devons opérer une révolution dans notre façon de travailler auprès de ces jeunes.