Intervention de Anne Werey

Réunion du jeudi 16 mai 2019 à 14h35
Mission d'information sur l'aide sociale à l'enfance

Anne Werey, directrice régionale adjointe Grand-Est de la fondation Apprentis d'Auteuil :

L'articulation avec les éducateurs référents est bonne, même s'il y a des différences selon les départements. Au niveau national, nous souhaitons être partenaire de l'ASE et travailler ensemble à la construction du projet de parcours de l'enfant et du rapport, qui vont être transmis au juge au moment de l'audience. La consigne nationale est donc claire : lorsqu'on arrive en audience, le dossier doit avoir été préalablement coordonné avec l'aide sociale à l'enfance et les éducateurs ou techniciens de l'ASE. Dans certains départements, l'ASE n'est plus en mesure d'assurer pleinement cette mission. Les dysfonctionnements peuvent par exemple être liés à des arrêts maladie. Nous le savons et ne le jugeons pas. Ce n'est pas notre rôle. Notre rôle est que l'audience se passe bien devant le juge pour enfants et que les conclusions soient partagées par tous et connues de tous – parents, éducateurs et enfants.

S'agissant du contrôle des établissements, nous disposons d'un service qualité interne qui nous aide au quotidien à nous assurer que les évaluations internes comme externes sont tenues. En outre, les portes de tous nos établissements sont ouvertes à l'aide sociale à l'enfance. Je le répète : notre objectif est d'être partenaire de l'ASE, et non de fermer nos portes, d'être chef de file ou donneur de leçons.

Si l'ASE travaillait plus sur la qualité, nous gagnerions en efficacité, auprès des jeunes et des familles. Il s'agit souvent de postures ou de positions symboliques, même si les moyens font clairement défaut pour les références éducatives. On pourrait aussi imaginer glisser lentement vers plus de délégation. La délégation fonctionne si on fait confiance à l'autre. Si l'ASE fait confiance aux établissements, la délégation sera possible. Les établissements rempliront cette mission s'ils sont convenablement tenus et contrôlés.

Cette délégation globale signifierait que l'établissement pourrait prendre seul des décisions quotidiennes qui vont dans le sens du projet de l'enfant, sans passer par l'ASE. En réalité, il ne le ferait jamais seul, mais en concertation avec les familles, les éducateurs, l'école, les clubs de sport et tous les acteurs qui gravitent autour du jeune. Cela permettrait de gagner en rapidité et en fluidité.

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