Notre mission d'information, créée à la fin du mois de mars par décision de la Conférence des présidents, achève son cycle d'auditions avec la venue de M. Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de la mise en place de la stratégie pour la protection de l'enfance, que nous remercions pour sa très grande disponibilité.
Monsieur le secrétaire d'État, notre mission d'information parlementaire s'inscrit dans un ensemble de réflexions entreprises concomitamment et visant à s'interroger sur l'efficacité de notre dispositif d'aide et de protection des enfants en danger ou en souffrance, dans leur milieu familial ou en l'absence de tout milieu familial. Ce travail passionnant n'en est pas moins délicat. En effet, en contrepoint de l'analyse rationnelle des mécanismes institutionnels et de leurs imperfections, il y a, sur le terrain, des travailleurs sociaux et des familles d'accueil dont le métier et l'engagement mériteraient d'être mieux pris en considération. Surtout – et même avant tout –, il y a les enfants, avec leur ressenti, leurs manques et leurs émotions ; ils nous ont montré que tout ne passe pas nécessairement par de grands projets, mais qu'il faut encourager la généralisation de bonnes pratiques qui peuvent améliorer leur vie quotidienne. C'est pourquoi notre mission ne s'est pas contentée de s'interroger sur la pertinence de la décentralisation de la politique d'aide sociale à l'enfance : nous nous sommes également penchés sur la continuité des parcours, la déjudiciarisation ou encore sur la coordination entre tous les acteurs qui concourent globalement au développement de l'enfant et à son bien-être. Nous avons par ailleurs cherché, notamment à partir des multiples déplacements et visites effectués par les membres de la mission dans nombre de départements, à identifier les bonnes pratiques.
Notre mission, qui a délibérément laissé la question de la sortie du dispositif des jeunes majeurs à la réflexion de la présidente Brigitte Bourguignon, va conclure ses travaux la semaine prochaine et établira un certain nombre de recommandations. Nous avons souhaité, en vous conviant ce matin, monsieur le secrétaire d'État, recueillir votre analyse de la situation et avoir votre sentiment sur un certain nombre de sujets. Je vous donne la parole. Nous engagerons ensuite la discussion avec Mme la rapporteure, moi-même et les membres de la mission d'information.