C'est un sujet qui revient sans cesse ici, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, et partout sur les territoires. La population demande des médecins aux maires, comme si l'on pouvait ouvrir un tiroir pour en trouver...
Le chantier lancé par le Premier ministre et la ministre de la santé va dans le bon sens – cela correspond à ce que l'on souhaite depuis un certain temps. Mais il faut arrêter de dire que l'on va obliger les médecins à s'installer quelque part.
Mme Iborra a raison : environ 40 % de jeunes médecins peuvent s'orienter vers le salariat, peut-être pour seulement quelques années, avant de repartir vers le secteur libéral. Des mouvements sont possibles.
Il suffit d'écouter les associations de jeunes étudiants en médecine : tous disent qu'ils n'iront jamais là où ils ne le veulent pas. Si on les contraint, ils feront un autre métier et il y en a tout un éventail dans le domaine médical.
Il existe aujourd'hui une désaffection pour la médecine générale, comme le montrent les stages des internes. Beaucoup de postes sont vacants, car on se dirige vers d'autres spécialités. Il faudrait une variabilité dans le numerus clausus au niveau des facultés, afin de l'augmenter dans les spécialités dont on a besoin et de le réduire ailleurs. Il faut aussi redonner de la valeur à la médecine générale.
Si l'on dit aux médecins qu'ils doivent s'installer à un endroit donné, que risque-t-il de se passer ? D'abord, on ne trouvera personne, ou peut-être pour quinze jours seulement, et ensuite on aura de plus en plus de médecins non conventionnés, à honoraires libres, ce qui ne correspond pas aux attentes de la population.