Intervention de Cédric O

Séance en hémicycle du jeudi 4 juillet 2019 à 15h00
Haine sur internet — Article 2

Cédric O, secrétaire d'état chargé du numérique :

Il me semble utile de débattre de ce sujet, dont Mme la rapporteure et moi-même avons longuement débattu en aparté.

Monsieur Dunoyer, votre amendement, rectifié dans le sens que vient d'indiquer Mme la rapporteure, me paraît utile. Il permet en effet de préciser que les plateformes – Facebook, par exemple – , en règle générale, ne peuvent dire que leurs contenus sont systématiquement traités de façon technologique. Il ne les oblige pas, pour autant, à recourir systématiquement à un traitement humain des contenus.

Je reprendrai l'exemple que j'ai cité hier car il montre que, dans certains cas, il faut laisser les plateformes recourir aux moyens technologiques. La vidéo de la tuerie de Christchurch, une fois identifiée, a été automatiquement déréférencée. Or on en a dénombré 1,5 million d'exemplaires dans les heures qui ont suivi. Dès lors qu'il faudra retirer les contenus en vingt-quatre heures, il sera impossible de s'en remettre à l'action d'un être humain appuyant sur un bouton.

Il faut donc s'en tenir à un principe d'équilibre. Au demeurant, parmi les obligations incombant au CSA, figure la vérification de l'équilibre des traitements des contenus.

Nous partageons totalement votre optique, monsieur Dunoyer. On ne peut pas laisser Facebook renvoyer tous ses modérateurs, pour se reposer exclusivement sur une modération technologique des informations. Votre précision est utile mais, dans certains cas, compte tenu de la viralité et de la masse des contenus postés sur le web, il faut que les plateformes puissent automatiser les procédures.

Votre amendement, tel qu'il vient d'être rectifié par Mme la rapporteure, permet de parvenir à un tel équilibre, qui sera vérifié par le CSA. Le Gouvernement y est donc favorable.

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