Je voudrais faire un point en lien avec l'intervention de M. Grelier. Sur l'hôpital, et de manière générale sur l'ONDAM, Mme Lignot-Leloup a rappelé que l'ONDAM a été respecté pour la neuvième année consécutive, ce qui est plutôt une bonne chose pour que les systèmes fonctionnent. Je voulais juste alerter sur un point : les conditions du respect ont un peu changé au cours des deux dernières années. Pendant longtemps, les dépenses de ville ont augmenté très vite et l'hôpital fonctionnait sur les crédits mis en réserve pour pouvoir financer le surcoût de dépenses de ville. L'activité hospitalière ne peut pas se mesurer uniquement au regard de l'activité dans les urgences ni de la surcharge de travail que ressent le personnel hospitalier ; elle se mesure aussi par la production dans les hôpitaux. Ce qui est assez frappant, c'est que depuis deux ans, l'activité hospitalière ralentit, sa progression est moins rapide qu'au cours des années précédentes, ce qui change le contexte. L'année dernière, nous nous sommes demandé pourquoi elle ralentissait. Était-ce dû aux tarifications de prise en charge, à l'incendie à l'hôpital en Guadeloupe ou autre ? L'Agence technique d'information hospitalière (ATIH) a fait des études assez approfondies, qui ne sont pas définitives mais montrent que ce ralentissement, quand on compare les années 2013, 2014 et aujourd'hui, est lié pour une part importante au fait, assez contre-intuitif, que les générations, de plus de80 ans sont un peu moins nombreuses aujourd'hui qu'il y a quelques années. Or ce sont celles qui consomment le plus de soins. Si elles sont un peu moins nombreuses, c'est parce que les classes d'âge qui arrivent à 80 ans sont aujourd'hui moins nombreuses, étant issues de la première guerre mondiale. Cet état est aussi dû à une dépression de la natalité aux alentours des années 1932-1933 et jusqu'à 1942-1943. Cet élément joue de manière très importante dans le ralentissement des dépenses à l'hôpital. Le problème est que ce n'est que transitoire. Nous allons retrouver des classes nombreuses à partir de 2024-2025, où elles vont repartir à la hausse.
Le virage ambulatoire évoqué plus tôt se manifeste surtout en raison de à cette baisse d'activité hospitalière.