L'athlète Jimmy Vicaut, médaillé de bronze au relais 4x100 m lors des Jeux olympiques de Londres en 2012, Audrey Tcheuméo, judoka, médaillée d'argent aux Jeux de Rio en 2016, sont tous deux issus et originaires de Bondy, en Seine-Saint-Denis, et le champion de boxe, Tony Yoka, médaillé d'or à Rio, a, quant à lui, appris la boxe à Chanteloup-les-Vignes dans les Yvelines. Il est vrai qu'une grande partie de nos sportifs olympiques viennent de nos quartiers où il y a des pépites.
Dans ces quartiers, le sport est non seulement émancipateur, fédérateur, moteur, mais c'est en quelque sorte de l'instruction civique à l'état physique, si je puis dire. L'Agence nationale du sport a été créée pour se rapprocher du terrain, parler à tous les citoyens et fédérer tous les acteurs dans une gouvernance partagée. L'objectif est de mettre en place, au sein d'une seule et même structure, une politique sportive permettant d'assurer le développement crucial des pratiques et le soutien à la haute performance. Mais il s'agit également de donner aux territoires la chance de prendre toute leur place dans le sport, de valoriser au mieux leurs sportifs afin d'utiliser le sport dans toute sa dimension sociale.
Les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 se tiendront à Paris après un siècle d'attente. Ils sont toujours une opportunité de mettre en avant la culture et les valeurs d'un pays aux yeux du monde. Il faut donc donner l'envie aux citoyens de faire du sport et réussir à mobiliser tout le monde partout, en profitant de cette opportunité pour que le sport devienne une réponse aux problématiques sociales de nos quartiers. C'est ce qu'il est déjà, mais avec parfois des moyens si pauvres que cela relève du sacerdoce pour les responsables des petits clubs qui auraient bien besoin d'être épaulés, car ils s'essoufflent au quotidien. Je rejoins ce qui a déjà été évoqué, nous le constatons tous les week-ends et l'entendons souvent.
Quel mode d'action et quels moyens allez-vous concrètement mettre en oeuvre pour moderniser la gestion française du sport et mettre en avant les sportifs de tous les territoires pour assurer de meilleurs résultats ?
Pour finir sur une note plus enthousiasmante et exemplaire, je vous annonce que des jeunes d'un quartier prioritaire de la ville ont réussi l'exploit de faire passer cette année le Tour de France au pied de leur tour à Toulouse, au Mirail. En imaginant qu'un vainqueur du Tour de France puisse, un jour, être issu de ce quartier, cela demeure toutefois le résultat d'un travail de dix ans des éducateurs, des animateurs sportifs et associatifs, qui ont mis les jeunes et leurs mamans au cyclisme dans ce quartier du Mirail. Vous parliez tout à l'heure d'un temps long. Il est vrai qu'il est long, le temps de l'éducation. Il doit être soutenu dans la longueur.