Intervention de Pieyre-Alexandre Anglade

Séance en hémicycle du lundi 8 juillet 2019 à 16h00
Accord france-luxembourg sur le renforcement de la coopération en matière de transports transfrontaliers — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPieyre-Alexandre Anglade :

Cela fait deux ans que je suis, en ma qualité de député des Français établis hors de France, au contact de nos compatriotes résidant au Luxembourg ou frontaliers du Grand-Duché. C'est évidemment à eux que je pense aujourd'hui : aux 100 000 automobilistes qui empruntent l'axe Metz-Luxembourg pour franchir la frontière, aux 12 000 voyageurs qui circulent chaque jour sur la ligne de train express régional Nancy-Luxembourg, à tous ceux qui font vivre l'idéal européen de mobilité et d'échanges professionnels et culturels.

Je pense à toutes les fois où ces concitoyens nous ont alertés sur les difficultés qu'ils rencontraient au quotidien, notamment en raison de l'engorgement des axes autoroutiers transfrontaliers ou des nombreux dysfonctionnements affectant les lignes ferroviaires entre la France et le Luxembourg : problèmes de cadencement, de saturation du trafic et, parfois, de vétusté des infrastructures.

Le texte que nous examinons aujourd'hui apporte plusieurs réponses pratiques à ces problèmes du quotidien, et il convient de s'en féliciter. Surtout, les réponses apportées permettent de dessiner un modèle de mobilité vertueuse qui correspond en tout point aux ambitions de notre majorité en matière de transition écologique.

En effet, la France et le Luxembourg acceptent pour la première fois de cofinancer des programmes d'investissement en faveur du ferroviaire mais aussi du covoiturage, pour une enveloppe totale de 240 millions d'euros. Tout cela n'est pas anodin : c'est la première fois qu'un tel cofinancement étranger est apporté à un projet multimodal.

Le Luxembourg a également avancé sur d'autres mesures de mobilité vertueuse dont bénéficieront les transfrontaliers français. Je pense notamment à la gratuité du train et des transports en commun.

Au total, 13 000 places seront proposées aux transfrontaliers dans les trains à l'horizon 2024, puis 22 000 à l'horizon 2030, contre seulement 9 000 aujourd'hui.

Ces zones frontalières présentent des spécificités humaines et économiques. Je pense que l'Europe a beaucoup à apporter à leur développement, notamment une vraie dynamique autour de l'emploi, de la compétitivité et, évidemment, de la croissance. Ne l'oublions pas, plus d'un tiers des Européens vivent aujourd'hui dans un espace transfrontalier, dont 20 % en France.

La Commission européenne avait d'ailleurs lancé, en septembre 2017, un forum d'experts intitulé « point de contact frontalier », afin de renforcer le dialogue entre les États membres et les régions sur les questions transfrontalières, partager les bonnes pratiques et appuyer la mise en oeuvre de projets concrets.

S'agissant de la question précise de la mobilité transfrontalière franco-luxembourgeoise, il se trouve justement que l'axe Metz-Luxembourg est situé sur l'un des corridors du réseau transeuropéen de transport. À ce titre, nous pourrions tout à fait imaginer des subventions européennes significatives en faveur de cet axe. Nous pourrions espérer une somme avoisinant les 150 millions d'euros, bien évidemment en complément de l'enveloppe de 240 millions d'euros sur laquelle se sont engagés la France et le Luxembourg.

Pour moi, je le répète, une politique européenne régionale efficace est une politique qui sait optimiser ces espaces transfrontaliers, qui font la richesse de l'espace Schengen et qui contribuent à la compétitivité de notre continent.

Je vous invite donc, mes chers collègues, à soutenir sans réserve ce projet de loi, qui scelle un accord plus que bénéfique pour nos concitoyens transfrontaliers et ouvre la voie à une politique européenne régionale d'avenir.

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