Dans cette perspective, disais-je, le détroit stratégique de Bab el-Mandeb, par lequel transite la moitié du commerce mondial, est au centre des préoccupations. Mais nos intérêts géostratégiques dans la région ne sauraient être contraires à notre exigence de protection des droits humains, ni à notre attachement à la paix et à la justice.
L'accord, bien qu'opportun et nécessaire pour assurer la protection de nos ressortissants – ce que je peux entendre – , ne nous semble pas prendre la mesure du contexte géostratégique à l'oeuvre dans la région. La diplomatie française et nos relations avec les autres puissances mondiales doivent servir à défendre les intérêts de notre pays, conformément aux valeurs qui ont guidé la construction de notre République. En d'autres termes, nous devons être un acteur de la paix, et aucun intérêt économique, aucune realpolitik ne doit nous détourner de l'impérieuse contribution française à un monde de liberté et de fraternité. Cela n'apparaît pas dans votre vision de ce partenariat.
C'est pourquoi, avec mes collègues du groupe la France insoumise, nous nous abstiendrons et nous soutiendrons la motion d'ajournement que défendra notre collègue Jean-Paul Lecoq.