Les mots que le chef du Gouvernement va prononcer auront moins de portée et toucheront moins le coeur des proches de celle que nous avons connue, que les applaudissements qui viennent de retentir sur l'ensemble de ces bancs, dans cet hémicycle qu'elle aimait tant. C'est une marque d'hommage, une marque de respect, une marque d'amitié qui montre que dans cet hémicycle par essence bruyant, par essence fait de confrontations légitimes et démocratiques, par essence fait de passions qui s'opposent, il y a le respect et l'engagement. Il y a aussi la conviction, que nous avons tous ici, que cet engagement électoral, cette vie particulière faite de formidables moments d'accomplissement, parfois exceptionnels, mais aussi de sacrifices et de moments difficiles, vaut d'être vécue et vaut d'avoir été vécue.
Il y a quelques mois, je répondais ici même à une question posée par Patricia Gallerneau, après qu'elle avait subi, à son domicile privé, des menaces et des actes intolérables. Je lui avais dit combien l'engagement politique qui était le sien – qui est le nôtre, qui est celui de milliers et de dizaines de milliers d'élus locaux – pouvait avoir un coût, notamment humain et familial, combien il était estimable et combien il devait être accompli. Toute sa vie politique – et au fond, toute sa vie – , Patricia Gallerneau a cru que l'on pouvait s'engager dans une action collective pour transformer la réalité et améliorer les situations que vivent nos concitoyens. C'est une conviction très simple et absolument remarquable. Elle l'a mise en oeuvre toute sa vie dans les sujets qui viennent d'être rappelés, mais aussi dans sa façon de les aborder, qui importe presque tout autant.
C'est donc avec une grande tristesse que je vous réponds, mais aussi avec beaucoup d'espoir, car les vies qui ont valeur d'exemple sont les plus belles. Patricia Gallerneau, comme beaucoup d'entre vous, était un exemple. C'est une responsabilité exceptionnelle. Elle l'a assumée jusqu'au bout, contre la maladie, parce qu'elle savait que son engagement politique et son mandat commandaient. Nous pouvons tous, collectivement, être fiers d'elle.