Sous couvert d'efficacité et de bonne gestion des territoires, on oublie ce qui sera la conséquence normale de ces mesures : la mauvaise gestion des populations par elles-mêmes. Trente-six mille communes, ce n'est pas trop si elles peuvent vivre. Trente-six mille communes, c'est bien, et ce n'est même pas assez si cela ne garantit pas à toute la population la possibilité d'intervenir dans ses affaires.
La France n'a pas été faible parce qu'elle avait beaucoup de communes, malgré les épreuves qu'elle a dû surmonter. Ses 36 000 communes ont été le moyen d'enraciner l'unité nationale dans l'unité de la loi.
Ce qui se dessine, c'est qu'en faisant exploser le territoire, en créant ce droit à différenciation, on créera autre chose. Ce ne sera plus le même État. Vous avez le droit d'en être partisans, chers collègues, et de l'assumer. Mais entendez ceux qui vous disent qu'ils s'y opposent pour des raisons de philosophie politique, au nom de leur conception de la République.