Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mercredi 10 juillet 2019 à 15h00
Organisation des communes nouvelles — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Je ne le dis pas de gaieté de coeur parce que, selon ma vision des choses, nous formons une seule et même communauté nationale. Mais j'ai compris que, quand trois députés sur quatre sont indépendantistes, quand la collectivité locale est autonomiste, il faut entendre le message et partir, parce que la France n'est pas une camisole de force. La France ne s'impose pas à ses propres citoyens, elle résulte de ses citoyens, de ce qu'ils sont. Dans ce cas précis, il faut partir de cette réalité.

Mais ce n'est pas de cela que nous parlons ici, mais de collectivités que l'on va regrouper, à mon avis de force, alors que rien dans notre histoire, rien dans ces régions, rien dans ces populations ne pousse à une telle différenciation, sinon la volonté de les y conduire.

La France comme république, la France comme idée d'unité de la population fondée sur l'unité de la loi – l'unité de la loi procédant du fait qu'elle est le résultat de la volonté commune – , cette France-là se dissout dans la différenciation.

D'autres modèles existent, par exemple chez nos voisins allemands, qui ont des Länder et des pouvoirs locaux extrêmement forts. Cela signifie que ce modèle convient aux Allemands, sans doute. Je soutiens que cela ne convient pas à ce qu'est notre patrie. Et là, nous touchons à l'échelon de base de son auto-organisation.

Voilà les raisons pour lesquelles, au nom du droit du sol, au nom de l'unité de la loi et de l'organisation du territoire, dans un pays dans lequel personne ne semble conscient de l'importance des changements que l'unité administrative a déjà connus, nous sommes en droit de nous demander s'il faut continuer à pousser devant soi des trouvailles et des inventions sans s'interroger sur le résultat global.

La France est-elle vraiment une et indivisible avec les statuts de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française ? L'unité et l'indivisibilité de la France demeurent, mais pas celles de ses structures !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.