Intervention de Pieyre-Alexandre Anglade

Réunion du mercredi 26 juin 2019 à 17h10
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPieyre-Alexandre Anglade :

Je retiens deux enseignements majeurs des élections européennes : la fin du duopole entre le Parti populaire européen et les socio-démocrates et l'ambition climatique très forte manifestée par les Européens.

L'absence d'une majorité constituée du PPE et du S&D au Parlement européen explique l'impossibilité d'un consensus sur la présidence de la future Commission européenne. La fin de l'automaticité du principe de Spitzenkandidat en est une conséquence. La France soutenait ce système en proposant des listes transnationales, mais en s'y opposant, le PPE l'a saboté. En 2024, lorsque des listes transnationales seront établies, il sera à nouveau possible de proposer des Spitzenkandidaten. Il faudra continuer à nous battre pour les listes transnationales au cours de cette législature, c'est une priorité absolue, et dans l'attente, le Conseil européen a eu raison de revenir à l'esprit des traités en décidant il y a quelques jours de désigner le candidat à la présidence de la future Commission.

Vous avez également parlé de l'esprit de responsabilité au Conseil européen, pour trouver un candidat commun à la présidence de la prochaine Commission. Cet esprit de responsabilité prévaut-il actuellement, à votre sens, au Parlement européen ? Lorsque j'entends le PPE continuer de soutenir Manfred Weber ou le groupe social-démocrate affirmer, lors de l'entretien avec Donald Tusk, que son candidat n'a pas à être remis en cause, je m'interroge. Quel est votre point de vue sur cette institution ?

Dans la lutte contre le réchauffement climatique – dont les effets sont palpables dans la salle – et la disparition de la biodiversité, le moment est décisif. Plusieurs sommets devraient nous permettre de prendre des décisions essentielles : le G20 au Japon ; le G7 à Biarritz au mois d'août ; le sommet pour le climat à l'ONU en septembre ; l'agenda stratégique des cinq prochaines années des institutions climatiques. Comment la France va-t-elle articuler son ambition climatique européenne avec ses priorités internationales, afin de parvenir à un consensus ?

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