Madame la ministre, je souhaitais vous interroger à propos de l'Iran. Les États-Unis se sont retirés, de manière unilatérale, de l'accord de Vienne, il y a un an, ce qui a conduit à déstabiliser non seulement le Golfe persique, mais aussi toute la région. Du fait de l'extraterritorialité des sanctions américaines, les pays signataires – France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie et Chine – ne peuvent pas honorer les engagements pris sur le plan économique. Le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont travaillé sur un special purpose vehicle qui en est au point mort. On rappelle souvent que l'Iran doit faire attention, alors qu'en réalité un pays n'a pas respecté l'accord et que d'autres ne sont plus en mesure de le faire. Nous n'avons pas du tout intérêt à une déstabilisation de l'Iran. Le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, souhaiterait faire sauter le régime – on sait ce que cela a donné en Libye et en Irak –, quand Donald Trump semble plutôt vouloir renégocier l'accord pour y intégrer la question des missiles balistiques et éviter des frappes régionales, ce qui est inacceptable pour l'Iran. À part des remontrances aux Iraniens, qu'est-ce que la France et l'Europe peuvent concrètement faire ?