– C'est en qualité d'agriculteur que je poserai mes questions.
Nous comprenons bien les raisons de ce questionnement au sujet de l'huile de palme, qui doit faire l'objet d'une vigilance particulière. Si la France est en pointe dans cette vigilance sur l'huile de palme, c'est qu'elle entre en concurrence importante avec le colza. L'agronome que je suis, souhaite poser une question non polémique, dont je ne connais pas la réponse. Les palmiers sont-ils des arbres ou des plantes herbacées ? Je veux dire par là que si la lutte contre la déforestation implique de remplacer une forêt par une autre forêt, cette démarche n'a pas une grande utilité. Il serait très différent de remplacer une forêt par des champs.
Par ailleurs, le caractère durable de cette culture est-il réellement remis en cause ? Si oui, pourquoi ? Après tout, le palmier absorbe du CO₂ et remet du carbone dans le sol. À cet égard, je signale que l'INRA a conduit, depuis cinquante ans, une étude sur la teneur en carbone des sols en fonction de la façon de les cultiver : labour, technique simplifiée ou semis direct. Il était en effet communément prétendu que le labour était mauvais, car il renvoyait du carbone dans l'air. Cette étude vient d'être publiée, révélant l'absence totale de différence entre les trois méthodes de culture. Par conséquent, il convient de se méfier des idées reçues.