– J'ai longtemps été avocat, et je frissonne à cette perspective de justice algorithmique. En réalité, les avocats compilent déjà aujourd'hui les données pour cerner la règle de droit issue de la jurisprudence, ce qui prend du temps. On peut aujourd'hui interroger les bases de données pour consulter toutes les décisions rendues. Il est différent de considérer que ce serait l'algorithme qui dirait le droit à la place du magistrat. Peut-être est-il possible de simplifier quelques tâches répétitives, mais le fondement de la liberté humaine, c'est-à-dire le fait de pouvoir être jugé par des juges équitables et impartiaux, serait menacé par une justice totalement rendue par un algorithme, fût-il sous le contrôle d'un magistrat. J'ai confiance dans les algorithmes, mais jusqu'à un certain point seulement.