– Certaines études très marquantes remettent en cause l'impartialité des juges humains. En Israël, une étude menée sur les juges chargés des remises de peine, a pu démontrer que la sévérité de la décision dépendait de façon assez forte de l'heure de la journée, et du temps écoulé depuis le déjeuner. On est plus clément en début qu'en fin de matinée, avant le déjeuner. Ce genre d'expérience interroge sur l'impartialité, et nous rappelle que nous sommes des êtres humains faillibles, impactés par la biologie. En être conscients, c'est aussi nous demander comment la technologie peut nous aider, sans nous remplacer. Par ailleurs aux yeux d'un algorithmicien et d'un statisticien, il n'y a pas de différence fondamentale entre les compilations manuelles de décisions de justice et l'intelligence artificielle, si ce n'est la complexité.
Compte tenu de tout cela, je pense que la bonne question que vous posez dans le rapport est, plutôt que de se placer sur les principes fondamentaux, de se demander comment mettre les choses en oeuvre, et qui doit garder le contrôle. J'aimerais aussi avoir vos avis sur la façon de poser le débat.