J'ai entendu le ministre se satisfaire de ce qu'il présente comme une amélioration inédite de la situation de nos finances publiques – il a même tenté de prouver que tel était le cas. Avant de proposer une interprétation un peu différente des chiffres, nous pouvons collectivement, je crois, nous satisfaire d'une chose : la France peut tendre vers l'équilibre – ou à peu près – de son modèle économique et social. C'est possible, mais cela nécessite le respect de quelques conditions.
Votre modèle de finances publiques, tel Peau d'âne et son gâteau, repose sur quelques ingrédients : une pincée de croissance – si possible supérieure à 1,3 % – , une très forte élasticité des recettes fiscales, des taux d'intérêt inexistants qui permettent de dégager plusieurs milliards d'euros d'économies par an, et une Europe qui ne dépense pas trop, allégeant ainsi le prélèvement européen. Mais un ingrédient manque : une baisse régulière et assumée des dépenses publiques. Sans cela, rien ne fonctionne plus lorsque la marée se retire et que l'on voit ceux qui se baignent sans maillot.