Il me revient de suppléer les commissaires aux finances du groupe UDI et indépendants : j'ai quitté la commission d'enquête sur la grande distribution et les centrales d'achat par respect pour vous, monsieur le ministre, mais aussi pour porter la parole de notre groupe dans ce débat sur l'orientation des finances publiques.
L'exécution pour l'année 2018 a été moins fructueuse que ce qui était prévu dans la loi de programmation des finances publiques 2018-2022.
Tout d'abord, le niveau de déficit public n'a atteint que 2,5 % du PIB, une amélioration en grande partie due au respect de l'objectif de dépenses par les 322 collectivités territoriales qui ont contractualisé avec l'État, ce qui me permet de souligner au passage le succès de ce dispositif.
Mais c'est en matière de déficit structurel que l'objectif n'a pas été atteint : il est 2,3 % du PIB, au lieu des 2,1 % prévus. Aussi le Haut conseil des finances publiques établissait-il, dans son avis sur la loi de règlement pour 2018, que l'effort en dépense avait été quasi-nul pour les années 2017 et 2018.
La dette s'est stabilisée pour 2018 à 98,4 % du PIB mais a poursuivi son irrémédiable ascension en valeur pour atteindre la somme astronomique de 2 315,3 milliards d'euros, alors que la quasi-totalité de nos voisins européens réduisent la leur depuis plusieurs années déjà. On peut donc dire sans trop hésiter que la situation financière de l'État a continué de se détériorer en 2018.
Il nous reste donc beaucoup à faire.
Sur de nombreux points, notamment en raison des mesures d'urgence, 2019 est donc une année charnière ; l'année 2020 s'inscrira sans doute dans la même logique puisqu'il s'agira de mettre en oeuvre les annonces gouvernementales consécutives au grand débat national. On peut donc comprendre que les prévisions initiales aient été modifiées. Cependant, elles doivent nous inciter à rester très prudents et bien sûr à amplifier notre action.
En 2019 et 2020, la croissance resterait robuste, à 1,4 % – une prévision identique à celle transmise à la Commission européenne lors de la présentation du programme de stabilité à la fin du mois d'avril. Ce chiffre est meilleur que celui de la croissance moyenne de la zone euro, à 1,2 %, mais moins bon que celui du niveau de croissance de 2018, qui était de 1,7 %.
Dans un tel contexte, il est difficile de compter sur une embellie de la croissance pour résorber le déficit public et la dette. Pour redresser les finances publiques d'ici à la fin du quinquennat, il reste donc deux solutions : soit une hausse des recettes, soit une hausse des économies sur les dépenses.