En France, cela fait vingt ans que des associations, des citoyens, des paysans et des responsables politiques s'engagent pour faire prendre conscience des dangers que représentent les cultures OGM et l'utilisation des pesticides qui les accompagnent, tant pour la biodiversité que pour la santé.
L'utilisation des pesticides agricoles a progressé de 157 % au Canada entre 1994 et 2014. La culture des OGM y est autorisée depuis 1995. Ce pays autorise quarante-six molécules interdites dans l'Union européenne. Les limites maximales de résidus de pesticides autorisés dans l'eau y sont moins exigeantes que les nôtres. La concentration permise de glyphosate dans l'eau potable est 2 800 fois plus élevée au Canada qu'en Europe. Aujourd'hui, le Canada est le premier pays à commercialiser du saumon transgénique, interdit en Europe. Pouvez-vous nous assurer que le CETA ne rendra pas possible son importation, sachant que le saumon transgénique n'est pas traçable et pourrait se retrouver dans nos assiettes à notre insu ?
L'utilisation de l'atrazine est interdite en France depuis plus de dix ans. Une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale – INSERM – , menée depuis 2002 sur des femmes enceintes, prouve que le risque d'avoir un enfant accusant un poids insuffisant à la naissance augmente de 50 % lorsque l'on retrouve cette substance dans l'urine de la mère. Comment pouvez-vous prendre la responsabilité de réintroduire ce pesticide dans notre alimentation ?
Je vous invite à voir le documentaire Le grain et l'ivraie, qui montre combien une agriculture utilisant des OGM et des pesticides exploite les populations locales, multiplie les cancers et détruit les sols et la biodiversité.
Tout le monde est conscient que les traités de libre-échange sont un danger pour les paysans qui s'engagent dans une démarche respectueuse de l'environnement et des populations, et un danger pour la santé. Les responsables des futurs scandales sanitaires seront ceux qui auront signé ces traités.