Rappelons-nous, précisément, quelle était la situation il y a trente ans. Nous commémorons cette année la chute du Mur de Berlin et la réunification de l'Europe. À ce moment-là, un certain nombre de penseurs et d'historiens ont théorisé la fin de l'histoire et l'avènement d'une démocratie libérale universelle. Or, trente ans plus tard, on le voit bien, nous en sommes loin. Alors qu'un mur est tombé il y a trente ans, des murs s'érigent aujourd'hui, ce qui est facteur de tensions, et les guerres commerciales, hélas, se développent.
D'un côté, il y a la superpuissance américaine et son unilatéralisme, qui impose un droit qui est, en réalité, le droit du plus fort. De l'autre, il y a la superpuissance chinoise, qui joue avec des règles différentes de celles des autres, ce qui pose un véritable problème, que nous devons traiter.
Au milieu, nous, Européens, devons faire valoir nos intérêts, défendre nos filières, nos citoyens et nos consommateurs. Pour cela, il importe que nous développions des accords avec des zones qui comptent dans le monde, afin de diffuser notre modèle. Il s'agit par exemple, pour les filières agricoles, de la reconnaissance des indications géographiques protégées. Cela a été dit au cours du débat, le CETA constitue à cet égard une avancée majeure. Surtout, grâce à ce précédent, nous déclinons cette disposition dans de nouveaux accords.
C'est le cas avec le Japon, avec le Vietnam : autant de débouchés qui permettront de protéger une agriculture de qualité, de femmes et d'hommes, attachés à un terroir, qui perpétuent des traditions et dont le travail est reconnu et respecté.