La première consiste à assumer de regarder le monde dans lequel nous vivons et de reconnaître la qualité de nos alliés. La relation fraternelle que nous avons établie avec le Canada justifie l'application d'un contrat d'intérêt mutuel. Le président de la commission des affaires économiques l'a dit : culturellement, le Canada est un pays frère, qui partage avec l'Union européenne un ensemble de valeurs et des aspirations sociales et environnementales. Ce contexte de confiance n'est pas une règle du commerce international.
C'est pourquoi, à l'heure de la remise en cause par les États-Unis de l'accord de Paris, à l'aune de la politique commerciale – ou plutôt de la guerre commerciale – que se mènent des puissances comme la Chine et les États-Unis, nous nous devons de créer, promouvoir et pérenniser de nouveaux outils. Le traité dont ce projet de loi autorise la ratification en est un.
Il est désormais clair qu'aucun citoyen, qu'aucune entreprise et qu'aucun État ne profitera du libre-échange absolu, soumis à aucune règle. Celui-ci affaiblit nos systèmes de protection sociale, nos règles environnementales et annihile la confiance de nos concitoyens.
Il est tout aussi certain que le réflexe confortable du protectionnisme douanier est une voie sans issue. Il attise les mouvements nationalistes, il cloisonne les économies, il décourage les investisseurs et les innovateurs.
Aussi, dans un monde où le multilatéralisme est remis en question, des responsables politiques de différentes majorités – de 2009 à 2017 – , se sont-ils interrogés sur la façon dont nous pouvions mieux penser nos échanges et nos relations avec le Canada.
Ils ont, pierre après pierre, construit une solution susceptible d'être profitable à tous. Ils sont partis d'un principe que chacun devrait avoir aujourd'hui à l'esprit : être idéaliste, ce n'est pas être irréaliste.