Vous êtes ministre de la cohésion sociale et de la cohésion des territoires, et pourtant, nous sommes de plus en plus nombreux parmi les élus à estimer que votre volonté de fragiliser le logement social va se traduire par la fragilisation des bailleurs à dimension humaine, qui ne pourront bientôt plus construire de logements dans les territoires les plus oubliés, voire les plus humiliés de la République, que ce soit en milieu semi-rural ou en milieu urbain, dans les villes moyennes. Vous devez mesurer les risques d'iniquité territoriale que vous faites peser sur le pays.
Comparé au premier programme national de rénovation urbaine, le nouveau programme national de renouvellement urbain manque cruellement de moyens et souffre de la fragilisation des bailleurs, ce qui me fait craindre le pire pour son efficacité.
Qu'en est-il par ailleurs de l'engagement de l'Agence nationale de l'habitat (ANAH) et de l'accompagnement de l'État dans les quartiers urbains historiques au profit des opérations d'amélioration de l'habitat, qui permettent de lutter efficacement contre le logement indigne et de faire de la rénovation thermique au service notamment des populations les plus fragiles ?
Quid enfin de l'exonération du foncier en zones urbaines sensibles (ZUS) ? Sera-t-elle pérennisée, sachant qu'elle permet de travailler sur le cadre de vie des quartiers fragilisés ?
J'ai le sentiment en vous entendant, comme en entendant d'ailleurs les autres membres du Gouvernement dans leurs domaines respectifs, que vous nous jouez un peu La Reine des neiges : Libérée, délivrée, je ne mentirai plus jamais ; mais, au bout du compte, débrouillez-vous sans nous ! Moins il y a d'État, mieux il y a d'État, nous dit-on, mais, dans le secteur du logement social, il semble que vous n'emportiez la conviction ni de la Confédération nationale du logement (CNL), ni des membres de l'USH, qui sont vent debout contre ce mauvais projet.