Nous souhaitons également un prompt rétablissement aux cinq autres militaires blessés dans l'opération.
L'heure est au recueillement. Cependant, nous devrons nous interroger autrement sur tous ces drames que provoque l'orpaillage illégal.
En effet, voilà près de trente ans que des milliers de garimpeiros pillent, détruisent, empoisonnent et tuent dans une folle ruée vers l'or guyanais. En dépit des efforts déployés, les chiffres sont catastrophiques : jusqu'à 1 000 sites employant 15 000 hommes qui volent chaque année environ 10 tonnes d'or et déversent 1 500 kilos de mercure dans nos rivières.
À telle enseigne que, la veille du drame, le groupe GDR déposait ici même une demande de commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane qui, vingt ans après le lancement des opérations, ne parvient toujours pas à éradiquer ce phénomène.
Demander des explications, ce n'est pas remettre en cause l'engagement des hommes sur le terrain. Au contraire, c'est s'inquiéter des modalités de leur intervention et des conditions de leur sécurité face à des garimpeiros lourdement armés et qui n'ont rien à perdre.
Monsieur le Premier ministre, au vu de l'hécatombe de militaires et de l'empoisonnement irréversible au mercure des populations amérindiennes, votre Gouvernement est-il prêt à prendre la mesure de cette guerre qui ne dit pas son nom et à engager enfin des moyens proportionnés aux enjeux du maintien de notre souveraineté nationale ?