Pour la presse, l'heure est visiblement à la transition, puisque 53 % des lecteurs sont déjà passés aux supports numériques, comme l'a indiqué précédemment Frédérique Dumas ; ceux qui ont conservé le réflexe papier sont donc en minorité. L'univers de la presse doit faire face, depuis plusieurs années déjà, à de nouvelles contraintes : le développement des médias en ligne, la gratuité de plusieurs titres, la concurrence des réseaux sociaux, qui constituent autant de défis.
La modernisation de la loi Bichet doit tendre à accompagner les titres de presse face à ces nouveaux enjeux. Il convient notamment de moderniser le mode de distribution, au service de tous. Les dispositions relatives à la presse d'information politique et générale – le projet de loi ne s'y limite pas, on le sait – doivent garantir une offre pluraliste au lectorat, afin de nourrir la réflexion, le débat et l'accès à l'information, ce qui est l'intérêt principal de la presse.
À titre d'exemple, dans ce projet de loi, le droit d'accès aux titres d'information politique et générale en kiosque numérique est identique à celui garanti dans l'univers physique, ce qui, à nos yeux, contribuera à limiter l'effondrement de la presse papier – c'est du moins ce que nous espérons. Il en va de même de la responsabilisation des agrégateurs d'informations, dont les pratiques ont besoin de transparence.
Nous estimons donc que ce texte permettra de pérenniser et de renforcer les titres de presse, garants d'une information de qualité, outil indispensable de la démocratie.