Ce projet de loi est important car, au-delà de notre attachement collectif à la presse et à son pluralisme, il aborde le sujet des diffuseurs, implantés dans la plupart de nos quartiers ou de nos bourgs ruraux. C'est une profession exigeante, avec des horaires d'ouverture amples ; c'est aussi une profession en plein bouleversement, car l'essor de la presse numérique remet en cause certains actes d'achat de la presse papier.
J'ai été sollicité par des diffuseurs de presse de ma circonscription, qui m'ont alerté sur une lacune de votre projet de loi, monsieur le ministre. L'un de vos prédécesseurs, Jack Lang, a fait voter en 1981 une loi instaurant un tarif unique pour le livre, pour éviter une forme de concurrence déloyale en fonction des canaux de vente. Aujourd'hui, dans le cadre d'abonnements de presse, certaines remises commerciales aux clients vont jusqu'à réduire de 60 % le prix de vente au numéro, alors que les remises consenties aux diffuseurs ne sont que de 20 %.
Il faut savoir que de nombreux commerçants de presse au détail ne pourront pas céder leur fonds de commerce au prix d'achat, la concurrence numérique ayant rogné leur chiffre d'affaires. Je pense donc qu'il serait souhaitable qu'un encadrement du prix de la presse soit instauré, comparable à celui du livre, afin de soutenir cette profession.