Il vise à supprimer les aides à la presse. Lorsque l'on sait que le montant total des aides à la presse s'est élevé en 2017 à 1,6 à 1,8 milliard d'euros, il y a de quoi douter de l'indépendance de la presse vis-à-vis de l'État.
Comment peut-on encore parler de pluralisme, d'indépendance politique, de la capacité des journalistes à mener une enquête, dans ces conditions ? Comment peut-on encore parler de tout cela lorsque dix milliardaires possèdent à eux seuls pas moins de 90 % de la presse ?
Dans notre pays, la liberté d'expression peut être menacée. Dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, la France ne figure qu'au trente-deuxième rang : ce n'est pas très glorieux ! Je pense également aux dérives de la loi relative à la lutte contre la manipulation de l'information et de la proposition de loi visant à lutter contre les contenus haineux sur internet, ainsi qu'aux pressions que subissent certains journalistes. En quelques mois, neuf professionnels des médias ont été convoqués en vue de leur audition par la direction générale de la sécurité intérieure, la DGSI, le service de renseignement intérieur et de police judiciaire du ministère de l'intérieur. Peut-être ces convocations sont-elles fondées ; mais le fait qu'elles concernent toutes des articles traitant de l'affaire Benalla pose donc question.
Vous parlez sans cesse de transparence : soyons donc transparents jusqu'au bout ! Les journaux publiant un réel travail journalistique seront achetés par les Français, les autres disparaîtront. Les contribuables n'ont pas à payer pour des journaux largement subventionnés qui ne sont pas – ou plus – lus.