Intervention de Julien Soreau

Réunion du mardi 30 avril 2019 à 16h30
Commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université de la république, quatorze ans après la loi du 11 février

Julien Soreau, responsable du pôle Diversité et égalité des chances de l'EM Normandie :

Concernant le programme Erasmus, notre projet ne vise pas seulement l'Europe mais aussi l'international. Nous ne souhaitons pas que nos étudiants se limitent à une destination européenne alors qu'ils ont peut-être des envies d'Asie, d'Amérique latine ou d'Amérique du Nord. Nous souhaitons que ce projet permette aux étudiants de choisir et non pas de subir une orientation. Je rappelle que, dans la plupart des cursus, un semestre à l'étranger est obligatoire.

Normalement, dans toutes nos écoles, il y a au moins un référent. Quand il n'y a pas de référent nommé, le directeur général en fait office. Bien sûr, il y a des disparités entre nos écoles : certaines proposent des référents à hauteur de 5 % du temps de travail, d'autres, et vous en avez un exemple devant vous, sont à 100 % sur ces missions, ce qui change la donne. À titre d'exemple, il y a seulement trois ans, EM Normandie avait 17 étudiants en situation de handicap ; nous avons créé un pôle diversité – la mission existait déjà mais nous l'avons autonomisée et rendue plus visible – et nous en sommes aujourd'hui à 70 étudiants. Je n'ai pas multiplié les étudiants en situation de handicap, ils se sont juste « autorisés » à se déclarer. Au sein de nos établissements, nous passons quasiment la première année à dédramatiser la situation de handicap de chaque étudiant. Certains pensent ne pas être en situation de handicap. Quand l'un nous dit : « Je suis juste épileptique », nous lui répondons : « Tu es en situation de handicap, même si on t'a dit le contraire ». Nous passons beaucoup de temps à leur rendre confiance.

Enfin, dans les grandes écoles, on n'a pas accès aux dispositifs d'accompagnement des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). D'évidence, il faut que l'accompagnant, le rédacteur ou le secrétaire ait un niveau scolaire suffisant pour prendre des notes. Nous proposons que, dans le cadre de la journée de solidarité, nos alumni, nos anciens étudiants, aillent passer les examens avec les étudiants. Ce serait une façon d'impliquer davantage la société dans l'aide au handicap. Ces gens diplômés, au niveau académique suffisant, contribueraient ainsi à l'inclusion.

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