Intervention de Delphine Estienne

Réunion du lundi 6 mai 2019 à 11h45
Commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université de la république, quatorze ans après la loi du 11 février

Delphine Estienne, coordonnatrice ULIS collège :

Je suis en ULIS collège dans une zone rurale isolée, à Blangy-sur-Bresle, ce qui occasionne des difficultés similaires à celles évoquées par mes collègues et d'autres. J'ai appris la semaine dernière que nous étions classés zone blanche « culture », car nous avons travaillé sur un projet artistique et culturel.

Je reviendrai sur les effectifs, dont le manque est à mon sens la principale difficulté. L'an dernier, j'avais cinq élèves ULIS de niveau troisième, plus 28 à 29 élèves. Dans ces conditions, l'inclusion n'était pas possible : j'avais l'impression de maltraiter mes élèves. Avec 28 ou 29 élèves de troisième, même pour mes collègues qui sont tous très volontaires, c'est juste impossible ! Cette année, j'ai quatre élèves de sixième que je peux tous inclure car j'ai la chance d'avoir une AESH collective et une apprentie qui prépare un diplôme d'AESH. Nous avons pu inclure et accompagner tous les élèves de sixième. L'un de mes élèves ne sait ni lire ni écrire. Affecté de tremblements, il ne peut pas porter son plateau, son cahier ou son sac. Si je lui affecte mon AVS collective, je me retrouve avec onze élèves sans AVS. Il aurait dû être orienté en institut médico-éducatif (IME), mais il n'y a pas de place. Je sais très bien que l'an prochain, sur quatre de mes futurs élèves de sixième, trois relèveraient d'IME. Comment envisager d'inclure en sixième un élève qui n'est ni lecteur ni scripteur ?

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