Intervention de Gianni Fourez

Réunion du lundi 6 mai 2019 à 13h45
Commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université de la république, quatorze ans après la loi du 11 février

Gianni Fourez :

Je partage les propos de mes collègues. Nous ne sommes pas considérés et ce travail n'est pas, à mon sens, un métier. Nous avons tous des parcours différents. Seules la formation et la considération de la hiérarchie pourraient nous égaliser. Quand nous sommes en classe, nous avons l'impression d'être une verrue sur un visage. De leur côté, les instits ne sont pas formés au handicap ni formés au travail en équipe. Cette année, je suis dans une classe de première année qui compte 16 élèves et où je m'occupe d'une seule personne. Deux autres enfants ont chacun une AESH, et l'instit se retrouve donc avec trois adultes dans une classe de 16 enfants, sachant que parmi eux, d'autres pourraient avoir besoin d'adultes sans avoir été notifiés. La plupart du temps, on se retrouve à accompagner non un seul enfant mais deux ou trois, aussi bien pour des handicaps que pour des difficultés scolaires. Nous travaillons en équipe. Nous aidons l'instit pour le soulager et faire avancer les autres élèves. Le travail n'est pas évident, car on ne connaît pas toujours la nature du handicap sur lequel on va tomber. Il faut attendre quelques mois, discuter avec le directeur en mode relationnel et non officiel. Si l'on n'a pas la connaissance de base nécessaire ni la formation appropriée, on peut difficilement aider.

Nous faisons de notre mieux, nous prenons du temps sur notre temps, cela pour un salaire de 600 euros. Pour un métier qui demande une spécialisation, la reconnaissance devrait déjà passer par le salaire. Je travaille beaucoup dans le social et je parle souvent avec des éducateurs spécialisés. Ils font pratiquement la même chose que nous, sauf qu'ils sont formés, diplômés et ont un statut stable. Pour nous, c'est la roulette : nous ne savons pas combien d'heures vont nous être attribuées.

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