Je ne ferai pas de rappel historique puisque vous connaissez les lois et l'évolution de la loi de 2005, notamment en ce qui concerne l'accompagnement des élèves en situation de handicap, qui reste très complexe car reposant en grande partie sur la précarité.
En tant qu'organisation syndicale, nous avons vécu les contrats aidés, avec les difficultés liées au manque de formation. Dans notre département, 250 recours visant à faire valoir les droits à la formation avec des requalifications en CDI se sont soldés par des licenciements et des indemnisations pour absence de formation.
Des formations ont ensuite été organisées, le statut d'AESH a été créé, mais cela reste un parcours du combattant pour les personnels, les élèves et les enseignants, essentiellement en raison de la précarité de leur situation et de plusieurs autres difficultés. Le statut d'AESH implique six années de CDD avant de prétendre à un CDI. Or un certain nombre d'AVS n'ont pas vu leurs années sous statut de contrat aidé prises en compte. Quelqu'un qui a fait deux ans ou cinq ans en contrat aidé à 20 heures par semaine doit en refaire six ans sans savoir chaque année si son contrat va être renouvelé ou pas, s'il va pouvoir poursuivre ses missions. C'est très difficile pour les personnels comme pour les élèves. On parle de reconnaissance du métier d'AESH, mais des personnes vivent parfois dix années de précarité avant d'espérer obtenir un CDI parce qu'elles sont passées d'un contrat aidé à un emploi d'AESH en CDD. Si elles ont fait, de plus, un temps de mission d'AVS ou de mission d'assistante d'éducation, cela ajoute à la complexité.