Beaucoup de parents, d'enfants, mais aussi d'enseignants sont en souffrance. Des enfants en difficulté ont déjà du mal à s'adapter à une personne, ils construisent quelque chose pendant un an et l'année suivante, sans savoir pourquoi, on déclasse leur AESH ! On m'a répondu qu'un enfant ne devait pas s'habituer à une personne. Il y a un travail à faire au sujet du statut d'AESH par rapport à l'enfant. Il doit y avoir une continuité, surtout en primaire. Quand un enfant a été notifié en CP, il y a peu de chances que ça s'arrête. Un suivi sur au moins trois ans serait nécessaire.
Nos collègues AESH ont des emplois précaires, de petits contrats de douze heures avec lesquels on ne peut pas vivre, parfois sur deux écoles, ce qui implique des frais de déplacement. Ce sont des emplois très précaires, pas du tout reconnus, accompagnés de très peu de formation. Il est question de 60 heures de formation, mais je peux vous dire que des collègues l'attendent encore. Et de quels types de formation s'agit-il ? Ces emplois ont vraiment besoin de formations de qualité sur les différents handicaps de l'enfant, en lien avec les enseignants – ceux-ci ne reçoivent pas non plus de formation.
J'évoquerai aussi le travail invisible : l'AESH accompagne un enfant mais il doit monter d'autres dossiers ; le travail invisible qui doit être réalisé sur son temps de travail. Les AESH que j'ai entendus participent bénévolement aux réunions, car ce n'est pas dans leur contrat. Ils gagnent 500 ou 600 euros mais ils font beaucoup plus d'heures car ils s'investissent aux côtés des parents et des enseignants.
Il faut créer des postes, il n'y en a pas assez. La politique gouvernementale vise à aider les enfants en situation de handicap mais il manque des postes.