Intervention de élisabeth Lechevallier

Réunion du lundi 6 mai 2019 à 17h00
Commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université de la république, quatorze ans après la loi du 11 février

élisabeth Lechevallier, représentant la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) :

À la FCPE, nous partons du constat alarmant d'un grand nombre d'enfants non scolarisés ou à temps partiel. Parmi ceux qui sont scolarisés, nombreux sont ceux qui ne sont pas accompagnés, malgré la notification de la MDPH. Nous relevons aussi l'obligation pour l'un des parents de mettre un frein à sa carrière professionnelle pour élever son enfant qui n'est pas scolarisé ou qui l'est à temps partiel.

Pour les familles, les dossiers MDPH relèvent du parcours du combattant. Il faudrait prévoir un déroulé de la façon de présenter une demande à la MDPH et un suivi du début à la fin par une même personne. Cela n'existe pas du tout pour le moment, et les parents sont totalement démunis.

Notons aussi l'insuffisance des moyens alloués aux MDPH et une discrimination selon les départements. Nous ne sommes pas très bien lotis en Seine-Maritime. Nous siégeons à la MDPH pour des reconnaissances d'adultes et d'enfants où nous devons traiter 500 dossiers en trois heures. Il est impossible de traiter une situation du début à la fin avec autant de dossiers. De plus, un dossier peut arriver à terme sur une partie, par exemple en juin sur les dotations en matériel informatique, et deux mois après sur une autre partie. Au lieu de tout faire en même temps, on remet le dossier en dessous de la pile pour le traiter deux mois plus tard. Ainsi, l'ordinateur est remis en septembre mais si l'enfant a besoin d'une AVS, les parents devront repasser à la session suivante.

Je passe rapidement sur la faible attractivité du métier d'AESH et sa grande précarité, qui ont été longuement évoquées. Ce sont souvent des femmes seules avec enfant, qui doivent vivre avec 650 euros ou, dans le meilleur des cas, 900 euros par mois et auxquelles on ne permet pas de se former correctement. On peut leur attribuer une année un élève autiste et, l'année suivante, un élève souffrant de malvoyance ou malentendant. Elles n'ont pas la possibilité de suivre l'enfant qui va s'attacher à elle.

De même, rares sont les professeurs formés à l'enseignement aux élèves en situation de handicap. Il conviendrait de prévoir une formation.

On compte un médecin scolaire pour 12 000 élèves. Dans l'académie de Rouen, il y a un médecin scolaire au rectorat. Il doit signer tous les plans d'accompagnement personnalisé, ce qui est impossible.

Les classes ULIS sont en nombre insuffisant, en sorte qu'elles sont parfois éloignées du domicile familial, ce qui oblige certains élèves à aller dans un internat, ce qui génère un coût.

Par ailleurs, les élèves obligés de déjeuner à la cantine alors qu'ils pourraient déjeuner à la cantine de leur ville ne bénéficient pas du tarif préférentiel.

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