Intervention de Marc Rolland

Réunion du jeudi 16 mai 2019 à 15h30
Commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université de la république, quatorze ans après la loi du 11 février

Marc Rolland, inspecteur général de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR) :

J'aimerais compléter ce que viennent de dire mes deux collègues en soulignant la convergence quasi parfaite à laquelle nous avons abouti tous les six au terme de la rédaction de ce rapport. C'est loin d'être toujours le cas lorsqu'une mission réunit un grand nombre d'intervenants de tutelles différentes.

La loi de 2005 a été, en effet, une avancée majeure et s'est traduite par une meilleure inclusion scolaire des élèves en situation de handicap. Il n'en reste pas moins vrai, comme l'affirme le texte de présentation de cette commission d'enquête, qu'une phase II de l'inclusion scolaire est aujourd'hui nécessaire.

La première partie du rapport, nous en avons conscience, est sans doute un peu sommaire et simpliste, mais elle n'était pas directement au coeur de notre sujet, que nous avons volontairement élargi, comme l'a précisé Yannick Tenne. Il nous a également paru important d'indiquer les spécificités des différents types de handicaps.

Du point de vue de l'accompagnement, la loi de 2005 traite essentiellement la question de la compensation du handicap. L'aide humaine vise à le compenser et, dans les faits, y parvient souvent, en particulier pour les handicaps moteurs et sensoriels. En revanche, des progrès importants sont attendus dans le système éducatif en matière d'accessibilité pédagogique.

Environ 80 % des élèves en situation de handicap scolarisés souffrent de troubles du langage et de l'apprentissage, les troubles « dys », qui nécessitent la création de dispositifs favorisant le travail en équipe et l'articulation entre les accompagnants et les équipes pédagogiques. La coordination du secteur médicosocial et du secteur scolaire doit être améliorée, les besoins particuliers de ces élèves nécessitant une prise en charge différenciée et collective.

Pour le dire de manière un peu caricaturale, notre principale préoccupation est que le traitement du handicap au sein de l'éducation nationale ne se réduise pas à l'accompagnement par l'AESH. L'école a une responsabilité propre face au handicap, à travers le travail d'équipe et les moyens pédagogiques qu'elle déploie, d'où nos propositions sur les pôles d'établissements, la coordination des partenaires et la professionnalisation des AESH.

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