J'ai enseigné seize ans dans une classe de collège : j'ai pu y voir la progression des diagnostics. Les dernières années, avant d'être élue députée, il n'était pas rare que j'aie, dans une classe de 26 ou 28 élèves, un élève dyslexique, une autre atteint de dyscalculie, un en situation de handicap et un avec TDAH. Ces progrès sont bienvenus, car je me souviens de la période antérieure : on avait parfois un élève de sixième qui passait la moitié du cours sous la table, sous la chaise. Dans mon collège en tout cas, cela faisait des années que l'on connaissait très bien le TDAH et que nous poussions à un diagnostic.
Dans votre discours, on sent parfois – ce n'est pas nouveau – une certaine amertume de parents envers les professeurs et vice versa. Vous l'avez dit : ils n'ont pas forcément les bons mots. C'est parfois compliqué, dans une classe de 25, d'avoir plusieurs élèves atteints des troubles dont nous parlons. Quand les troubles sont diagnostiqués, le professeur doit prendre en compte les injonctions formulées pour chaque élève, et, face à 25 élèves et à la complexité de l'adolescence, il peut se trouver un peu submergé. Comment faire pour réconcilier parents et professeurs et les amener à travailler ensemble ? Je pense que nous ne pouvons pas réussir les uns sans les autres. Or, il y a une défiance certaine.