Il est très facile de parler de formation, tout le monde comprend ce que c'est. On met quelqu'un 40 heures dans une salle, il ressort, il a tout oublié, mais au moins, on a coché la petite case.
Il y a quelque chose de beaucoup plus difficile à mettre en oeuvre, notamment quand on s'adresse à l'Éducation nationale. On ne va pas « apprendre » quelque chose à l'Éducation nationale puisque c'est, en France, l'organisme censé savoir enseigner… Pourtant, si, on devrait pouvoir. En l'occurrence, notamment pour les auxiliaires de vie – je n'ai pas quitté la question de la restructuration : réorganiser, très bien ; former les gens, très bien ; accompagner, coacher, superviser un AVS qui a une question concrète à résoudre – « Je fais quoi quand l'enfant me demande de faire pipi trois fois dans la matinée, ou même en une demi-heure ? Je dis oui, ou non ? » – c'est tout autre chose. C'est une question concrète à laquelle on n'aura jamais la réponse dans le cadre d'une formation. Jamais. On l'aura dans le cadre d'une supervision, avec des gens qui suivent l'accompagnant. Nous sommes évidemment pour la formation des AVS – qui ne le serait pas ? – mais il y a un aspect potentiellement plus polémique, que l'on peut formuler ainsi : « Comment moi, personne extérieure, vais-je pouvoir entrer dans la forteresse Éducation Nationale et dire aux gens : sur le suivi des enfants autistes, plus généralement des personnes handicapées, j'ai un savoir-faire que tu n'as pas et je suis capable de t'apprendre des trucs ? ». Ce n'est pas forcément la peine de tout réorganiser, mais en revanche, un suivi fin et une attention aux problématiques quotidiennes apportent une vraie valeur ajoutée.