Intervention de Didier Quentin

Réunion du mercredi 17 juillet 2019 à 17h05
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Quentin, rapporteur :

Ce problème d'attractivité nous n'avons pas voulu l'aborder à fond car il relève de la commission des affaires économiques. Mais nous avons fait des constats étonnants : ce métier est certes difficile, mais il l'est moins qu'il ne l'était encore au début du XXe siècle. L'Émeraude, dont l'exemple a été évoqué, a coûté plus de 40 millions d'euros, il est doté de tout le confort moderne, et malgré cela il a de grandes difficultés pour attirer les pêcheurs, alors même que les salaires sont relativement rémunérateurs.

Malgré cela, le métier n'intéresse pas les jeunes. Ce n'est pas uniquement un phénomène français ; nous avons constaté la même chose au Portugal et en Italie. Il y a sans doute un effort à faire pour développer l'attractivité, ainsi que la féminisation du métier. Nous avons constaté, dans le cadre de cette mission, une opacité complète, y compris du fait de l'absence de discussion avec les instances européennes.

En tout état de cause, nous insistons pour que le prochain commissaire européen chargé de la pêche aille sur le terrain. J'ai le souvenir d'un passé, pas si lointain, où le responsable de la pêche était un Autrichien. Ce n'est vraiment un pays de pêche maritime. Les instances européennes apparaissent aux yeux des pêcheurs comme technocratiques et arrogantes.

Sur la question de M. Pueyo relative aux prises accessoires, il n'y a effectivement pas de stratégie de valorisation. Il faut essayer de faire quelque chose, c'est pourquoi nous avons proposé ce moratoire, dont nous aurions peut-être pu étendre la durée. Nous espérons que l'idée sera retenue car, pour l'instant, force est de constater que cela ne donne pas satisfaction.

M. Deflesselles a évoqué la question des plastiques ; je rends hommage à mon tour au rapport qu'il a effectué récemment avec Mme Janvier. Nous avons été interpellés sur ce sujet en allant au port de pêche de Fiumicino, en Italie. Les pêcheurs nous ont montré leurs efforts en matière de récupération de plastiques, à partir de grands conteneurs. Il ne faut donc pas désespérer.

Je me souviens qu'à Collioure il y a des « poubelles en mer » : les pêcheurs de loisir ou les plaisanciers y mettent leurs déchets le soir, ce qui évite de générer de la pollution, avec ses conséquences sur les mammifères marins. L'ancien ministre d'État, Ministre de la transition écologique et solidaire, venu dans mon département, s'était beaucoup intéressé aux échouages de dauphins et de marsouins. Une des raisons de ces échouages est que, parfois, ces mammifères s'asphyxient avec des sacs en plastique.

Nous n'avons pas suivi, à cet égard, l'avis de certaines ONG que nous avons rencontrées et qui demandent l'interdiction de la pêche dans tout le golfe de Gascogne, option que nous n'avons pas retenue.

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