Nous reparlons aussi de la Lune. Jeff Bezos, a présenté voilà deux mois un projet d'alunisseur censé être opérationnel en 2024, l'année fixée par l'administration Trump pour un retour sur la Lune. La Chine, la Russie, l'Inde, Israël ou encore le Japon multiplient eux aussi les projets de mission lunaire.
D'abord, il faut être clair sur une chose : un modèle de lanceur plus petit basé sur l'idée d'une miniaturisation poursuivie des satellites, est incompatible avec des vols habités. Et les versions « heavy » sont bien au coeur des développements actuels en Russie et aux États-Unis.
Ensuite, l'Agence spatiale européenne travaillait jusqu'à présent sur le projet d'une station en orbite lunaire destinée à prendre la relève de la Station Spatiale Internationale en partenariat avec la NASA (elle devait fournir deux modules pressurisés). Les plans européens viennent d'être bouleversés par l'Administration Trump : outre un retour sur la Lune avancé à 2024 (au lieu de 2028), cette dernière a aussi annoncé qu'elle ne souhaitait plus de coopération étrangère pour la première phase du programme Artemis. Nous avons besoin d'une clarification par la NASA de son besoin du module d'habitation qui devait être fourni par l'ASE avant de pouvoir lancer tout appel d'offres. De même, ce changement de pied américain a une conséquence sur l'avenir du projet Heracles, une mission robotique de retour d'échantillons lunaires, et du projet Expert, un programme de tug lunaire européen.
Faute de pouvoir participer à Artemis, les autres partenaires de la Station Spatiale internationale devront chercher d'autres partenariats. L'ASE, mais aussi le CNES, ont entamé des discussions avec l'Agence spatiale chinoise.