Intervention de Laetitia Saint-Paul

Réunion du mercredi 17 juillet 2019 à 9h35
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaetitia Saint-Paul, rapporteure :

Madame Trisse, il y a, chez les Allemands, une très forte volonté de faire avancer notre dialogue et notre coopération. J'ai ressenti, au cours des auditions, beaucoup plus de francophilie de leur part que de germanophilie chez nous.

Les diplomates m'ont expliqué que les Français et les Allemands ne sont jamais d'accord d'emblée, que rien ne va jamais de soi. Toute décision franco-allemande est donc le fruit d'un compromis. C'est en cela que l'on peut parler de moteur franco-allemand pour les autres pays de l'Union européenne : un compromis acceptable à l'échelle de nos deux pays se rapproche généralement d'un compromis acceptable pour l'ensemble de l'Union. Il ne s'agit donc pas d'une primauté du franco-allemand qui impose ses décisions, mais de l'effet rayonnant d'un art du compromis.

Monsieur Teissier, concernant les enjeux de coopération militaire, la conduite des opérations a énormément changé. Aujourd'hui, il n'y a plus d'avant ni d'arrière. La majeure partie de nos blessés et de nos pertes françaises concerne souvent l'arrière, dans la mesure où la logistique bénéficie de beaucoup moins de blindages et de protections. Quand on ne peut pas mener d'attaque directe, c'est l'attaque indirecte qui est privilégiée. Nous avons eu beaucoup de pertes dans le corps de santé des armées et dans la logistique – je pense à des personnels de l'arme du train. Il me paraît assez caricatural de dire que les Allemands ne vont pas à la guerre. Dès lors que l'on est sur le terrain, il y a un risque. Il me semble erroné d'avancer que les Français fournissent les soldats et les Allemands l'arrière. Aujourd'hui, les Allemands sont encore en Afghanistan, tandis que nous n'y sommes plus. Ils se sont beaucoup déployés et sont présents à nos côtés au Mali, dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et des missions de formation de l'Union européenne.

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