C'est pour cela que nous sommes ici.
Jean-Paul Lecoq, votre remarque sur nos démocraties parlementaires est très intéressante. Pour avoir eu la chance de profiter d'une volonté politique, ayant fréquenté une classe européenne d'allemand, j'ai pu étudier longuement l'histoire de ce pays. Après la dénazification, la communauté internationale a pesé de tout son poids pour que l'Allemagne soit une démocratie exemplaire, ce qu'elle est devenue, même si nous avons pu constater quelques errements dans la vie politique allemande au cours des dernières années.
À vrai dire, nos démocraties parlementaires ont très peu de choses en commun. Notre collègue présidente du bureau de l'Assemblée parlementaire franco-allemande pourra peut-être en témoigner. C'est un immense enjeu que de rapprocher nos cultures démocratiques et de savoir où cela coince. Partant de mon expérience, il y a une observation que j'aime à citer, même si elle est un peu caricaturale : un Allemand considère qu'est interdit ce qui n'est pas écrit comme étant autorisé ; un Français considère qu'est autorisé ce qui n'est pas écrit comme étant interdit. Après avoir compris cela, j'ai évité beaucoup de déconvenues. J'abonde donc dans votre sens, monsieur Lecoq, mais j'espère qu'une amélioration de la connaissance de nos cultures respectives nous permettra de progresser à deux et d'entraîner l'Union européenne.
Jean-Michel Clément, je pense, comme vous, qu'il est nécessaire de renforcer la coopération entre la France et l'Allemagne, d'autant plus que le Brexit va accroître le poids de nos deux pays dans l'Union européenne : ils représenteront près de 50 % du PIB de la zone euro et près d'un tiers de la population de l'Union. En fait, nous n'avons pas le choix