La coopération franco-allemande est fondamentale et le traité de l'Élysée était un élément clef de la réconciliation entre la France et l'Allemagne.
Le traité d'Aix-la-Chapelle n'a rien à voir avec cela. Ce traité fait croire qu'il y a un couple franco-allemand égalitaire, alors que, depuis vingt ans, la relation se dégrade. Dans un excellent livre, Coralie Delaume explique bien que la France se berce d'illusions sur ce couple franco-allemand, que l'Allemagne défend ses intérêts. Je ne reproche pas à l'Allemagne de défendre ses intérêts, je reproche à la France d'être faible et d'avoir toujours cédé sur les points essentiels.
Il est dommage que ce traité ait pu être signé alors que l'Allemagne a refusé la taxe sur les géants du numérique et qu'elle mène une politique égoïste en matière d'accords commerciaux tels que l'accord économique et commercial global avec le Canada, dit CETA, ou le Marché commun du Sud (Mercosur). Nous nous alignons alors que l'Allemagne conduit quasiment une négociation bilatérale avec les États-Unis pour sauver son industrie en sacrifiant notre agriculture. L'Allemagne conduit une politique militaire qui vise seulement à s'emparer de notre technologie et elle nous interdit d'exporter quand elle le souhaite. L'Allemagne a rouvert des centrales à charbon pour fermer ses centrales nucléaires, tout en prétendant défendre le climat. Enfin, elle a adopté une politique migratoire à sens unique et de manière totalement égocentrique.
Je veux bien que l'on parle de couple franco-allemand toute la journée et que l'on se berce d'illusions. En réalité, il y a un grand pays, l'Allemagne, qui défend ses intérêts, et un autre pays, la France, qui ne sert pas l'amitié franco-allemande en faisant preuve de faiblesse permanente.
Si nous voulons un vrai traité franco-allemand, il faudra que la France défende ses intérêts dans le cadre d'un partenariat. Il faudra que nous cessions de brader nos intérêts au service d'un pays qui avance et qui nous laisse à la traîne.