Je tiens à vous remercier, chers collègues : entre vous, vous avez fait la moitié de mon travail. Cela me simplifie la tâche, et mes réponses pourront, comme à l'accoutumée, être synthétiques.
Ainsi, Sabine Thillaye a déjà précisé des éléments de contexte susceptibles de répondre à la question de Mireille Clapot en matière de défense. Entre la conception et la livraison d'un système d'armes complexe s'écoule le temps d'une génération – vingt ou trente ans, si je me réfère au char Leclerc. Cette durée est à mettre en regard d'éventuelles difficultés politiques, qui sont de court terme. Il faut prendre du recul. Toutes ces contraintes nous permettent d'assurer notre autonomie stratégique, sans laquelle nous devrions acheter sur étagère du matériel américain, des hélicoptères israéliens.
Je remercie Cécile Untermaier pour son témoignage. Nous sommes cinquante députés français, représentant toutes les commissions, à faire partie de l'Assemblée parlementaire franco-allemande. C'est bien là l'enjeu. Les membres de la commission de la défense nationale et des forces armées pourront oeuvrer avec nos homologues allemands au rapprochement de nos visions stratégiques. Le travail en amont sera conduit avec Sabine Thillaye, qui a d'ailleurs déjà longuement évoqué l'Assemblée parlementaire franco-allemande, et qui a aussi répondu à Liliana Tanguy.
Merci beaucoup, monsieur Straumann, d'avoir accepté d'être associé à mes travaux préparatoires. Pour le reste, je peux seulement vous dire qu'une contribution à la consultation menée par la Commission européenne concernant le règlement sur les orientations de l'Union pour le développement du réseau transeuropéen de transport serait apportée par le ministère de la transition écologique et solidaire à travers une note où figureront comme exemples les liaisons Colmar-Fribourg et Karlsruhe-Haguenau-Sarrebruck, mais cela ne constitue pas un engagement. Une étude d'opportunité avait été réalisée en 2018 et les échanges portent actuellement plutôt sur l'élaboration d'un cahier des charges pour de prochaines études. Affaire en cours, donc, et je ne peux vous donner d'éléments plus précis.
Je vous remercie, madame Boyer, d'avoir insisté sur les liens entre la France et l'Allemagne, auxquels je vous sais attachée. Comme je l'ai rappelé à Mireille Clapot, il faut vraiment distinguer enjeux conjoncturels et enjeux structurels, court terme et long terme. Et puisque vous avez évoqué les écarts de compétitivité entre nos deux pays, je rappelle que la croissance française était l'an dernier supérieure à la croissance allemande – c'est bon signe. Quant à l'armée allemande, ce n'est pas une grande ONG ; je le sais pour avoir eu 130 soldats allemands sous mes ordres.
Effectivement, monsieur Fuchs, l'apprentissage de la langue était un enjeu considérable du traité de l'Élysée, que la création de l'OFAJ a consacré.
À partir de 1963, le taux d'apprenants de l'allemand ou du français dans les deux pays a culminé à 30 %. Aujourd'hui, il est tombé à 15 %. J'ai salué la décision du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, M. Jean-Michel Blanquer, de ressusciter les classes européennes. Il n'y a, à mon sens, pas meilleur moyen pour s'approprier toutes les subtilités et de la langue et de la culture. C'est aussi, vraiment, un objectif du traité d'Aix-la-Chapelle. L'allemand est aujourd'hui considéré comme une langue difficile et élitiste, et ce n'est pas celle que nos adolescents choisissent d'apprendre en premier. C'est une question dont nous pourrons nous saisir tant au niveau national qu'au niveau local – vous avez mentionné la Collectivité européenne d'Alsace.
Une réponse partielle a été faite à Nicolas Dupont-Aignan par Nicole Trisse. Il faut avoir à l'esprit que 3 200 entreprises allemandes sont implantées en France. Quant aux divergences politiques, elles existent, en effet, mais là intervient l'art du compromis, et un compromis généralement acceptable par tous. Beaucoup d'acteurs de la société civile que j'ai rencontrés se décrivent comme un coussinet qui, tel celui de la patte du chat, amortit les chocs de la relation entre nos États. Ces coussinets, ce sont tous ces liens au niveau de la société civile, entre nos concitoyens à l'échelle locale, régionale ou associative.
Monsieur Waserman, j'adhère complètement à l'idée d'un retour d'expérience. Accepteriez-vous, madame la Présidente, que, dans un an ou à la date anniversaire de la signature, nous fassions un point d'étape ?