Je vous remercie, une fois de plus, pour la qualité de vos interventions devant nous. Je m'excuse par avance d'être insistant, mais je reviendrai sur le sujet du Yémen – sujet sensible sur lequel Mme la ministre et vous-même vous êtes déjà exprimés. Vous aviez notamment indiqué, le 17 juillet 2018, que « beaucoup de ce qui se dit autour du rôle de la France dans le conflit yéménite relève du fantasme, que ce soit en matière d'engagement militaire ou de ventes d'armes ». Vous évoquiez notamment le fait que nos ventes d'armes reposent sur des procédures robustes et très encadrées. Vous le savez, le 15 avril dernier, le média Disclose a révélé une note de la direction du renseignement militaire qui semble indiquer une possible implication d'armes que nous vendons – ce qui conduirait, de fait, à une forme d'implication de la France, je mesure mon propos au regard du respect du traité sur les commerce des armes. Nous avons notamment appris la présence sur place de 41 canons CAESAR sur des théâtres d'opérations, et que ce matériel devrait être renforcé par d'autres. Bref, le rapport annuel actuel ne précise toujours aucun détail sur le type d'armes vendues et sur le nombre de licences refusées dans la région. Quel est votre regard sur ce sujet ?
En fonction de ces révélations récentes, Naval Group a récemment conclu la vente de deux corvettes aux Émirats arabes unis qui se trouvent à la tête de la coalition militaire qui mène cette guerre. Pouvez nous éclairer sur ces éléments ? Pensez-vous que le jugement que vous aviez porté en 2018 est remis en cause ?
Je rappelle, mais nous le savons tous, que ce conflit est considéré par les Nations unies et nombre d'ONG comme « la pire crise humanitaire au monde ».