M. Blanchet m'a interrogé sur le démantèlement des réseaux de drogue. Vous l'avez dit, ces réseaux sont une ressource importante pour les trafiquants, en particulier les franchisés de Daech ou d'Al-Qaïda – qui n'ont d'ailleurs pas attendu d'être franchisés pour se livrer à ce genre de trafic. Pour autant, leur démantèlement n'est pas la priorité des armées. En effet, même si elles doivent essayer d'amoindrir le plus possible les ressources et les sources d'alimentation financière de ces réseaux et des terroristes, elles ne peuvent pas tout faire. Elles le font, vous l'avez dit vous-même, dans le domaine maritime à proximité des zones d'où démarrent ces trafics, notamment aux Antilles et dans l'arc caraïbe, mais aussi dans l'océan Indien et dans le Pacifique. En Afrique, il s'agit principalement d'une affaire gérée par la DGSE, en liaison avec les services de police et les forces de sécurité intérieure locales. Je pense que c'est fait de façon assez efficace, voire très efficace, en particulier avec une très forte coopération avec le Niger, le Mali et la Mauritanie.
Mme Valetta Ardisson m'interroge sur l'affirmation de la puissance chinoise. Oui, Madame, c'est pour moi une inquiétude à titre personnel. J'observe une attitude de plus en plus agressive de la Chine, au-delà de la mer de Chine, en particulier en Afrique et au travers de la stratégie des nouvelles routes de la soie. Vous savez que nous sommes directement confrontés à la présence très puissante et de plus en plus affirmée de la Chine à Djibouti, qui est un pays avec lequel nous avons des accords stratégiques importants. Par ailleurs, je me suis rendu l'autre jour au Gabon où j'ai dû rappeler à nos partenaires qu'il faudrait choisir entre le partenaire chinois et le partenaire français, qui ne poursuivent pas les mêmes objectifs. Pour sa part, la France est là pour aider le Gabon à remonter ses capacités militaires. Donc oui, je suis inquiet de constater l'affirmation de la puissance chinoise. Il ne faut pas être naïf, mais ferme dans notre posture. Cela étant, nous ne pourrons pas le faire seuls.
Monsieur Bazin, vous me parlez des outils mis en oeuvre dans la LPM pour améliorer le bien-être des militaires, notamment le plan famille qui deviendrait un plan célibataire. Cela commence à porter ses fruits, mais il faut du temps. En effet, l'ensemble des dispositifs que nous mettons en oeuvre sont très variés et vont de l'amélioration de la garde d'enfants à la construction d'un programme de logements spécifiques pour des célibataires géographiques, en passant par l'effort consenti pour améliorer la mobilité.