Je vous remercie de l'intérêt que vous portez à nos activités et de l'hommage que vous avez rendu aux radios du groupe Radio France, que j'ai l'honneur de présider.
Monsieur Bois, vous m'avez interrogée sur les réformes que nous construisons actuellement avec les directions de l'entreprise et les partenaires sociaux. Le choix que j'ai fait, je le rappelle, a été de ne pas sacrifier l'ambition éditoriale du groupe, mais d'amplifier la transformation initiée ces dernières années, qui nous a permis d'obtenir des succès d'audience considérables. Les réorganisations intervenues au cours de la période passée n'ont toutefois pas été pensées comme telles et se sont traduites par des innovations éditoriales ponctuelles, à l'occasion de départs non remplacés.
Aujourd'hui, nous avons la volonté de mettre en place une véritable méthode – un mot auquel je tiens – et d'évoquer avec les partenaires sociaux la réorganisation de chacune des directions de Radio France concernées par la production de contenus radiophoniques. Il n'est plus possible de créer de nouvelles fonctions au gré des départs non remplacés alors que la charge de travail reste inchangée dans d'autres secteurs de notre maison. Nous devons penser l'entreprise globalement et accélérer l'évolution de son organisation. C'est pourquoi nous proposons aux partenaires sociaux de travailler sur la gestion des emplois et des parcours professionnels, et de le faire parallèlement à la réorganisation de l'ensemble des fonctions de Radio France.
Notre projet est ambitieux : nous visons une transformation en profondeur qui nécessitera des efforts extrêmement lourds. Mais il était beaucoup plus responsable, selon moi, de rechercher ainsi des économies, en réunissant autour de la table les directions concernées et les partenaires sociaux, plutôt qu'en supprimant une offre.
Nous avons fait ce choix en toute indépendance ; personne n'a tenu notre crayon. Nous avons aujourd'hui la chance de pouvoir décider de notre stratégie et de la mettre en oeuvre au plus près des équipes de Radio France.
Ce choix résulte aussi de la conscience qui est la nôtre d'une spécificité importante de Radio France : dans une maison où tout est produit en interne, les évolutions doivent également avoir lieu en interne. Pour obtenir des économies et faire évoluer l'offre éditoriale proposée aux Français, nous n'avons d'autre solution que de réfléchir, en interne, à nos choix éditoriaux, à nos priorités et aux possibilités offertes par les techniques les plus en pointe. Nous avons l'exigence de continuer à innover, dans nos formats et dans nos métiers.
Les collaborateurs de Radio France qui produisent les contenus audio sont la plus grande richesse de notre groupe. Nous allons nous appuyer sur leur talent, et sur celui des journalistes chaque jour à l'antenne, en les formant et en les dotant d'outils performants. Ces outils permettront de nourrir le direct de la radio, mais aussi de faire voyager les contenus sur internet, en les accompagnant de textes, pour être référencés par les moteurs de recherche, et d'images, pour toucher les publics éloignés des médias traditionnels, qui s'informent à travers les réseaux sociaux et les moteurs de recherche, et qui sont plus habitués à l'image qu'aux contenus sonores. Nous souhaitons nous adresser à l'ensemble des Français grâce à des offres éditoriales modernes et innovantes.
Le chantier de transformation que nous engageons exigera d'importants efforts puisque nous devrons travailler avec l'ensemble des directions et réfléchir à la manière de produire différemment. Nous voulons que chaque métier évolue en fonction des compétences de demain. La radio est un média d'avenir qui doit être pensé pour les Français.
Vous m'avez interrogée, monsieur Bois, sur la culture de la recette. Vous l'avez compris, nous devons à la fois répondre à une exigence d'économies de 20 millions d'euros et à une contrainte qui touche toutes les entreprises : la hausse des charges courantes. À la baisse de la redevance, nous ne pouvons répondre qu'avec des économies structurelles. La hausse des charges courantes, en revanche, sauf à aller de plans d'économies en plans d'économies, impose que les recettes augmentent au même rythme que les charges.
Quelles sont nos charges ? Comme dans toute entreprise, ce sont les charges courantes, dont l'indexation entraîne l'augmentation d'environ 0,5 point par an, et la masse salariale, qui augmente elle aussi. Pour faire face à ces dépenses, nous avons besoin de ressources également en hausse.
Avec le studio Radio France et les musiques de films, nous entendons précisément valoriser les savoir-faire de nos techniciens et de nos musiciens, dont la renommée est internationale, mais aussi les lieux d'enregistrement et de production dont nous disposons, modernisés grâce au chantier de réhabilitation. En faisant connaître les talents et les métiers de Radio France, nous pourrons générer des recettes supplémentaires qui contribueront au financement des charges de l'entreprise et au développement d'une filière culturelle en France. Nous ferons alors revenir à Paris l'activité d'enregistrement des musiques de films, qui était partie à Londres pour les grosses productions et dans les pays de l'Est pour les productions low cost. Son dynamisme et sa reconnaissance internationale permettront que les compositeurs français de renom travaillent de nouveau en France, dans des studios et avec des musiciens français, ce qui bénéficiera à toutes les équipes de Radio France et à l'ensemble de la filière culturelle française.
Ce que nous faisons pour les musiques de films, nous envisageons de le faire également pour les parcours sonores, qui intéressent les musées de manière croissante. Par notre offre de contenus, nous sommes en mesure de leur faire des propositions, comme d'ailleurs aux municipalités qui travaillent sur des parcours sonores touristiques. Nous travaillons sur le son 3D, ou binaural, et sur les nouvelles techniques d'enregistrement du son. Radio France contribue aux innovations de cette filière, qui nourrit tout un écosystème, en proposant de nouveaux formats sonores.
Je prendrai un troisième exemple pour illustrer la manière dont nous pouvons augmenter nos ressources. Le secteur de la télévision a l'habitude d'exporter des formats télévisuels. De la même façon, les contenus audio ont de la valeur sur un marché international qui, aujourd'hui, se développe. Compte tenu de la diversité et de la qualité des émissions proposées sur Radio France, nous devrions pouvoir exporter certaines d'entre elles. Plusieurs de nos émissions récurrentes constituent un format radiophonique en soi et suscitent l'intérêt des médias étrangers. Nous ne devons pas céder ces formats gratuitement. Ce que nous produisons a de la valeur et peut faire l'objet d'une commercialisation à l'étranger. Celle-ci nous permettra de préserver, en France, notre modèle d'accessibilité et de gratuité des contenus pour tous.
Mme Le Grip m'a interrogée sur l'ambition musicale de Radio France. Nos chaînes proposent, sur leurs antennes, une grande diversité de morceaux. Sur FIP, 80 % des titres diffusés sont exclusifs et ne peuvent être entendus sur d'autres antennes. Ils proviennent de labels indépendants et sont introuvables sur les plateformes de streaming musical, dont les algorithmes ne valorisent pas la diversité. FIP est donc une radio anti-algorithme, qui met en avant de nombreux artistes, comme France Musique et France Inter.
France Inter nourrit la scène musicale francophone en présentant régulièrement de nouveaux artistes, comme Chris, de Christine and the Queens, Eddy de Pretto ou Angèle, qui sont aujourd'hui célèbres. Ce rôle est peu connu et j'ai souhaité, avec l'ensemble des directeurs de chaînes, renforcer la visibilité de notre action en faveur de la scène musicale française. Nous devons être en position de négocier avec les acteurs de la filière, bien souvent internationaux, les droits et la diffusion des artistes promus par France Inter. Nous avons donc demandé à Didier Varrod d'ouvrir le dialogue avec les représentants de la filière et de réfléchir à l'évolution de ce secteur, à la fois très concurrentiel et victime d'un certain formatage, si l'on en croit le nombre restreint d'artistes diffusés sur les plateformes de streaming utilisées par un grand nombre de Français. Nous souhaitons, quant à nous, faire valoir la diversité des artistes et mettre à l'honneur la scène musicale française, très riche et dynamique.
Le soutien à la création musicale concerne également France Musique. Une inquiétude s'est exprimée ces dernières semaines, qui a pris la forme d'une pétition. Le problème tient beaucoup au calendrier, les émissions supprimées étant annoncées avant les nouvelles émissions proposées à la rentrée. Je laisserai au directeur de France Musique, Marc Voinchet, le soin de présenter la nouvelle grille des programmes. Je peux toutefois vous apporter plusieurs garanties.
La création musicale aura une place de choix à la rentrée. Son temps d'exposition devrait permettre de gagner une audience plus importante. Nous avons constaté que les émissions qui lui sont dédiées étaient davantage écoutées en numérique, par des publics jeunes, qu'en direct, sur la radio FM. Plutôt que de privilégier un format exclusivement numérique, nous envisageons une proposition éditoriale et des horaires de grille qui permettront de toucher un plus large public en direct. C'est ce à quoi travaille actuellement Marc Voinchet.
En ce qui concerne la publicité, Radio France est en effet contrainte, en tant que média de service public, de respecter des plafonds de chiffre d'affaires et de volume sur ses différentes chaînes. Actuellement, trois de nos radios diffusent des messages publicitaires : France Inter, France Info et France Bleu. Elles sont dans l'obligation de ne pas dépasser trente minutes par jour et une moyenne de dix-huit minutes quotidiennes. La publicité est également soumise à des restrictions sur les matinales. Nous n'avons pas du tout l'ambition d'aller au-delà de ces dispositions. Au contraire, nous sommes convaincus que la place accordée à la publicité sur Radio France est une spécificité forte du service public, qui garantit le confort d'écoute de nos auditeurs. Nous ne varierons pas sur ce sujet, sur lequel les Français sont d'ailleurs exigeants.
Nous sommes toutefois confrontés à une difficulté : nos succès d'audience ne se répercutent pas sur les prix des minutes de publicité ; autrement dit, nous proposons aux annonceurs des temps d'antenne au rabais. Il est regrettable que le service public ne valorise pas davantage l'accès à ses antennes. Les tarifs qui lui sont proposés ne récompensent pas les succès d'audience des trois chaînes qui diffusent de la publicité. Cette question est importante, et nous devons y réfléchir avec le Gouvernement et l'ensemble des parties prenantes. Nous ne souhaitons pas augmenter la publicité sur nos radios, mais nous voulons que les publicités diffusées soient valorisées à un juste prix.
Mme Mette a évoqué la défiance à l'encontre des médias institutionnels en France. Elle ne cesse de croître, comme l'ont montré, ces derniers mois, les violences dont ils ont fait l'objet. Cette question nous interpelle tout particulièrement et revêt un enjeu crucial pour Radio France.
Lors de la consultation publique lancée au mois d'octobre dernier, les répondants ont exprimé une attente forte de fiabilité de l'information. Les parents, en particulier, s'inquiètent de l'intérêt des jeunes pour les réseaux sociaux, à travers lesquels ils s'informent désormais presque exclusivement. Comment séduire ce jeune public ? Nous apportons plusieurs réponses à cette question, au coeur des priorités que nous avons définies pour les prochaines années.
Nos auditeurs ont confiance dans nos contenus : les audiences sont historiquement élevées à France Info ; France Inter, France Culture et France Bleu sont, avec leurs matinales, les premiers médias d'information des Français chaque matin. Comment cependant toucher les publics qui n'écoutent pas la radio ? Nous devons innover pour développer notre présence numérique et « viraliser » nos contenus. Par ailleurs, afin de répondre à la défiance qui s'exprime à l'égard de l'information, nous allons mettre en place une veille sur les réseaux sociaux et travailler davantage à des formats courts pour lutter contre les fausses informations sur internet. Nous développons cette stratégie éditoriale en partenariat avec des écoles de journalisme et d'autres acteurs qui s'interrogent comme nous sur la manière dont les Français s'informent aujourd'hui. En comprenant mieux leurs habitudes et leurs nouveaux usages, nous pourrons mieux y répondre.
Pour les tranches d'âge les plus jeunes, nous avons mis au point, depuis plusieurs années, une action d'éducation aux médias. Cette action, partie d'initiatives individuelles sur le terrain de journalistes de nos différentes rédactions, témoigne de l'engagement des professionnels dans un média de service public comme Radio France. Les journalistes de France Inter ont développé, pour les collèges et les lycées, le programme Interclass' sur la fabrique de l'information. Nous souhaitons étendre l'éducation aux médias à toutes nos chaînes, chacune s'adressant à un public jeune particulier.
France Info ciblera les plus jeunes, âgés de 8 à 12 ans. France Inter travaillera sur les publics les plus éloignés de la radio, dans les zones d'éducation prioritaire, grâce à une présence continue auprès d'un nombre limité de classes tout au long de l'année. Avec Mouv', dont l'audience ne cesse de croître auprès des adolescents et des jeunes adultes, nous allons développer un réseau de webradios en partenariat avec l'Éducation nationale. À l'occasion de matinales délocalisées dans des établissements scolaires, les journalistes de la station viendront, une fois par mois, expliquer aux élèves ce qu'est le média radio et comment se fabrique un journal d'actualité. Notre stratégie consiste aujourd'hui à structurer les initiatives et à les démultiplier, pour toucher le plus grand nombre.
France Bleu est un relais naturel dans les territoires pour mettre en oeuvre cette stratégie. Nous pensions important, après les attentats de 2015, d'être particulièrement présents dans les établissements de banlieue, pour lutter contre la désinformation, mais la crise des gilets jaunes nous a convaincus de la nécessité d'affirmer notre présence sur l'ensemble du territoire, en développant progressivement, partout en France, des programmes d'éducation aux médias.
Pour les moins de 13 ans, enfin, qui jusqu'ici faisaient l'objet d'une offre limitée sur les antennes de France Info, France Inter et France Culture, nous avons l'ambition de développer une offre spécifique de contenus audio. Les parents sont très demandeurs d'émissions et de podcasts qui permettent de répondre aux questions posées par les enfants autrement que par des supports vidéo. Ils sont nombreux à s'inquiéter de la place occupée par les images dans la vie des plus jeunes et réclament des contenus audio pour satisfaire le besoin d'information et d'ouverture sur le monde de leurs enfants. Le podcast de contes « Oli », sur France Inter, réunit les grands et les petits autour du plaisir des histoires du soir. Des formats historiques et d'information sont par ailleurs en projet sur France Culture.
Vous avez été plusieurs à m'interroger sur la manière dont nous allons réaliser des économies et travailler avec les différents personnels de Radio France. Les réorganisations que nous envisageons s'appuient sur l'évolution des métiers. Notre stratégie est de penser la radio de demain avec les personnels d'aujourd'hui, ce qui exige un important travail d'enrichissement des compétences.
Les chantiers que nous voulons lancer sont ambitieux ; il est difficile de les résumer en quelques phrases. Notre postulat de départ est que pour être un employeur responsable, nous devons limiter strictement le nombre de départs à ceux rendus nécessaires par l'évolution des structures et des métiers. Nous privilégierons donc les économies obtenues grâce à des réorganisations du travail, grâce aussi à la modernisation des outils, de la planification et de la production des formats radiophoniques et numériques.
Tel est le projet dont nous voulons discuter avec les partenaires sociaux. Nous allons proposer un accord sur la gestion des emplois et des parcours professionnels qui repose sur des réorganisations internes à Radio France. Celles-ci permettront de limiter le nombre de départs rendus nécessaires par l'évolution de certains métiers. Tous les personnels de Radio France n'auront pas nécessairement le souhait de se former à de nouvelles compétences, notamment parce que certains approchent l'âge de la retraite. Nous souhaitons leur proposer, parmi les évolutions possibles, la sortie de l'entreprise.
Nous avons mis sur la table des négociations, la semaine dernière, une fourchette de départs comprise entre 270 et 390. Un minimum de 270 départs est nécessaire pour répondre à l'effort d'économies qui nous est demandé et auquel nous entendons répondre également par des réorganisations et des évolutions du temps de travail. Celui-ci sera au coeur de nos prochaines discussions avec les partenaires sociaux, qu'il s'agisse des pratiques d'organisation ou du nombre de jours travaillés à Radio France.
Nous voulons faire évoluer l'entreprise tout en préservant ses emplois. Préserver les emplois de Radio France est essentiel pour faire vivre ses sept chaînes et ses formations musicales. Voilà pourquoi nous nous appuierons prioritairement sur des réorganisations pour faire des économies. Travailler sur les plannings de nos personnels nous permettra de recourir moins souvent à des CDD pour remplacer les personnes en congés. Les CDD doivent servir à pallier les absences pour longue maladie plutôt que les départs en vacances. Ouvrir ce chantier nous permettra de satisfaire aux meilleurs standards d'organisation de la profession, médias publics et privés confondus, et de préserver l'ambition que nous avons pour l'ensemble de nos chaînes.
Nous avons fait le choix de ne sacrifier aucune de nos offres éditoriales et de conserver l'ensemble de nos formations musicales. Vous m'avez interrogée sur la décision de maintenir les deux orchestres. Elle repose sur une conviction : les formations symphoniques de Radio France contribuent à l'ambition culturelle de la France. L'Allemagne compte huit orchestres symphoniques de leur dimension. En Angleterre, la BBC en héberge cinq. Les deux orchestres de Radio France participent chacun au rayonnement international de la musique française. Ils font des tournées et sont connus à l'étranger. Les seuls autres équivalents en France sont l'Orchestre de Paris à la Philharmonie et un ou deux orchestres en régions, celui de Toulouse notamment. Lorsque nous nous comparons à nos voisins européens, nous constatons que la France n'est pas excessivement dotée.
L'Orchestre national de France et l'Orchestre philarmonique de Radio France appartiennent à un groupe de radio public, ce qui a du sens : quand ils se produisent, leur concert n'est pas simplement accessible au public de la salle, mais à l'ensemble des auditeurs de France Musique. Sur la plateforme que nous avons créée avec Arte, les concerts sont filmés et diffusés en direct gratuitement, ce qui est absolument unique aujourd'hui en Europe. Le service public répond ainsi à une ambition culturelle que la France doit continuer de défendre.
La Cour des comptes nous a interrogés, en effet, sur la manière dont nous entendons financer cette ambition. Aucun autre acteur public aujourd'hui en France n'est capable de prendre en charge les missions de diffusion de notre patrimoine musical et de soutien à la création. Nous passons chaque année soixante-et-une commandes à des compositeurs français qui contribuent à la création contemporaine – Karol Beffa, Pascal Dusapin et d'autres encore – et nous diffusons leurs oeuvres au plus grand nombre.
Pour nos deux orchestres, le projet que nous proposons est à la fois stratégique et artistique : il repose sur la différenciation de plus en plus forte de ces deux formations musicales.
L'Orchestre national de France a pour vocation de jouer le grand répertoire européen dans les territoires, là où les compositeurs français de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle ne sont plus entendus. Les oeuvres de Berlioz et de Ravel, entre autres, nécessitent d'être jouées par des orchestres de grande dimension. Or toutes les régions ne possèdent pas de telles formations. En multipliant les tournées, l'Orchestre national de France permettra de rendre vivant le patrimoine musical français.
Quant à l'Orchestre philarmonique de Radio France, il est centré sur l'accompagnement de la création contemporaine, à l'image du hip-hop symphonique, qui a donné lieu à plusieurs concerts ces dernières années.
Personne ne nous a dicté notre stratégie. Nous sommes guidés par nos missions de service public et par la volonté de nous adresser à tous les Français. Malgré le contexte d'économies budgétaires, nous bénéficions d'une visibilité sur plusieurs années. Grâce à elle, nous avons construit une stratégie ambitieuse pour Radio France puisque nous conservons l'ensemble de nos chaînes.
Nous continuerons d'exercer toutes nos missions – promouvoir la diversité musicale, informer les Français, pour ne citer qu'elles – en nous différenciant des médias privés. Lors de la consultation « Ma radio demain », à l'automne dernier, plus de 83 % des répondants ont souligné la différence entre notre offre et celle des médias privés. Nous jouons un rôle unique en France et nous en sommes fiers.
Enfin, M. Bournazel m'a interrogée sur France Musique et la création musicale. La grille présentée à la rentrée permettra de répondre aux inquiétudes qui se sont exprimées. Nous sommes très attachés à nos missions de service public. Nous maintiendrons nos commandes aux compositeurs français, dont nous souhaitons aider à développer la notoriété.
La question posée sur l'écologie est intéressante. En tant que média, notre rôle n'est pas simplement de suivre l'actualité ; il est aussi de porter certains sujets à l'attention des auditeurs et de susciter leur intérêt. L'écologie intéresse un nombre croissant de Français et particulièrement les jeunes générations. Comme l'a annoncé Laurence Bloch, directrice de France Inter, une nouvelle émission quotidienne, sur l'écologie, va être programmée à la rentrée. France Culture s'intéresse aussi beaucoup à ce thème. Chacune de nos chaînes l'abordera sous un angle propre et dans des formats nouveaux.
Lors d'une journée spéciale sur France Inter, nous avons récemment lancé, en partenariat avec Konbini, l'opération « Le plastique, non merci ! ». Nous allons poursuivre ce type d'action, qui nous permet de répondre aux interrogations des Français. Dans le domaine de l'écologie aussi nous entendons donc jouer notre rôle.